Trois semaines après le lancement d’une concertation pour « sauver l’emploi », Emmanuel Macron reçoit à nouveau ce mercredi les partenaires sociaux pour leur dévoiler de premiers arbitrages, notamment sur le nouveau dispositif de chômage partiel de longue durée.
Alors que l’Unédic anticipe la destruction de 900.000 emplois en 2020, organisations syndicales et patronales attendent des réponses, ou au moins des « orientations » sur cinq sujets – chômage partiel, assurance-chômage, emploi des jeunes, travail détaché et formation professionnelle – discutés au ministère du Travail depuis le 8 juin.
Le chômage partiel longue durée
Enjeu : éviter des licenciements massifs dans les entreprises dont la pérennité n’est pas remise en cause mais qui sont « confrontées à une réduction d’activité durable », comme l’aéronautique. Inspiré d’un texte signé dans la métallurgie, il permettrait, selon des sources syndicales, une réduction du temps de travail jusqu’à 40 % pendant 18 mois à deux ans qui serait compensée par l’Etat et l’Unédic afin que le salarié touche autour de 90 % de son salaire net. Condition : il doit obligatoirement faire l’objet d’un accord collectif majoritaire, dans l’entreprise ou dans la branche et inclure des engagements sur l’emploi en contrepartie.
Après une première réduction de voilure début juin (à l’exception de certains secteurs très touchés, les entreprises sont désormais compensées non plus à 100 % mais à 85 %), une seconde pourrait être annoncée mercredi pour la fin septembre.
Un retour sur la réforme de l’assurance-chômage ?
Alors que l’exécutif s’attend lui-même à un taux de chômage supérieur à 10 % à la fin de l’année, contre 8,1 % fin 2019, les syndicats aimeraient aussi apprendre l’abandon de la réforme de l’assurance-chômage décidée l’année dernière, dans un contexte de fortes créations d’emploi. « La CFDT ne s’engagera pas sur une mobilisation sur l’emploi si dedans il y a un élément sur la réforme de l’assurance-chômage telle qu’elle est », a répété mardi son secrétaire général, Laurent Berger.
Si la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, s’est dite « pragmatique » et prête à bouger les curseurs, notamment pour un retour à la règle des quatre mois selon FO, elle n’a pas dit jusqu’où l’exécutif pourrait reculer. Le patronat devrait de son côté obtenir l’abandon de la taxe de 10 euros sur les CDD d’usage, des contrats courts et flexibles utilisés dans des secteurs très touchés par la crise comme la restauration ou l’événementiel.
A l’image de ce qui a été décidé pour les apprentis, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, plaide « pour une prime à l’embauche des jeunes », que ce soit « en CDI ou en CDD de 6 mois » et « dès septembre ».
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