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Affaire Huawei : après le Royaume-Uni, la France rejoint aussi le camp de l'interdiction - Les Échos

Publié le 22 juil. 2020 à 18h55Mis à jour le 22 juil. 2020 à 21h48

Après le Royaume-Uni il y a à peine une semaine, la France organise à son tour la sortie progressive de Huawei ​du marché de la 5G. Selon des informations de l'agence Reuters confirmées par « Les Echos », les opérateurs télécoms ne pourront pas renouveler les autorisations temporaires de trois à huit ans qu'ils ont reçues ces derniers jours de la part de l'Anssi, l'agence gouvernementale chargée de la sécurité des systèmes d'information. Une fois ces autorisations expirées, les opérateurs devront donc nécessairement abandonner Huawei.

Depuis une nouvelle loi entrée en vigueur en 2019, les opérateurs télécoms qui veulent utiliser du matériel 5G de Huawei, Nokia ​ou Ericsso​n doivent d'abord demander le feu vert de l'Anssi. Dans un entretien aux « Echos », Guillaume Poupard, le patron de l'Anssi, avait déjà prévenu que Huawei ferait l'objet de refus au cas par cas, tandis que Nokia et Ericsson auraient la voie libre quoi qu'il arrive.

Pour décourager SFR ​et Bouygues Telecom ​(qui utilisent du Huawei sur 50 % de leur réseau 4G) de continuer avec le champion chinois, l'agence a délivré aux deux opérateurs des autorisations temporaires plus courtes que le maximum légal de huit ans. Or pour les opérateurs, une durée courte signifiait déjà un refus implicite.

Difficile, d'un point de vue technique et surtout économique, de choisir un équipementier pour quelques années seulement quand un réseau télécoms a une durée de vie d'au moins quinze ans. Mais la possibilité de renouveler les autorisations donnait malgré tout un peu de souplesse.

Une interdiction « qui ne dit pas son nom »

Cette fois-ci, la non-reconduction des autorisations équivaut à une sortie du marché. « C'est une interdiction qui ne dit pas son nom », résume un opérateur télécoms. Bercy, de son côté, assure qu'il n'y aura pas de bannissement total de Huawei, comme l'a d'ailleurs rappelé Bruno Le Maire mardi.

Le 14 juillet, Londres avait pris une décision similaire. Les opérateurs télécoms britanniques, qui ont déjà lancé la 5G dans 31 villes du pays, ne pourront plus acheter de nouveau équipement Huawei à partir de l'année prochaine. Ils devront par ailleurs retirer les équipements actuels du géant chinois d'ici à 2027.

La Chine pourrait désormais lancer des mesures de rétorsion. Après le veto britannique, selon le « Wall Street Journal », le ministère chinois du Commerce avait déjà envisagé d'interdire Ericsson et Nokia d'exporter vers l'étranger leurs antennes 5G qu'ils fabriquent de fait en partie en Chine, si jamais d'autres pays européens fermaient les portes du marché de la 5G au champion chinois Huawei. D'autres pays hésitent. L'Allemagne, pour sa part, ne devrait pas se prononcer sur le sujet avant septembre.

Plaque tournante

Quoi qu'il en soit, l'inscription d'Ericsson et de Nokia, qui produisent en Chine, sur la liste des produits à l'export soumis au contrôle compliquerait la vie des deux derniers équipementiers européens du marché. La Chine est la plaque tournante de l'électronique mondiale et assemble la quasi-totalité des équipements 5G.

Ericsson emploie ainsi environ 14.000 personnes en Asie du Nord-Est, soit 14 % du total. Le groupe a investi presque 50 millions d'euros pour automatiser son usine de Nankin, près de Shanghai, désormais l'une des plus modernes du groupe, afin de mieux servir le gigantesque marché chinois.

De son côté, Nokia emploie 16.000 salariés (notamment en R & D) en Chine, soit 15 % de ses effectifs totaux. Le finlandais compte un centre de livraison à Zhengzhou ainsi que six centres technologiques à travers le pays, mais n'a plus d'usine sur place.

Comme d'autres sociétés technologiques, les deux équipementiers avaient toutefois déjà commencé à déplacer une partie de leur production chinoise, notamment pour éviter les droits de douane imposés par Donald Trump sur les produits chinois arrivant aux Etats-Unis, puis à nouveau pendant la crise du Covid-19.

La Chine, de son côté, ne peut pas les chasser complètement de son territoire car Ericsson et Nokia fournissent également leurs antennes aux opérateurs télécoms chinois - sans toutefois avoir le même volume que Huawei et ZTE.

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