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Suez : Veolia prêt à discuter du prix de son offre - Les Échos

Publié le 22 sept. 2020 à 17:53Mis à jour le 22 sept. 2020 à 19:16

C'est un tournant dans la bataille pour le contrôle de Suez. Pour la première fois, Veolia se montre officiellement prêt à relever son offre sur la participation d'Engie dans Suez. « Le sujet du prix est légitime et nous en discuterons avec Engie, nous n'allons pas le nier, révèle aux « Echos » Olivier Brousse, le directeur de la stratégie de Veolia. Le prix est un des éléments, nous voulons convaincre Engie de nous vendre ses parts, mais nous ne ferons pas varier le prix au détriment de l'emploi et des actifs. Faire plus d'économies ou céder des filiales n'est pas notre projet, donc notre marge de manoeuvre existe mais elle est limitée ».

Le timing de la sortie est étudié. Engie réunit son conseil d'administration ce vendredi, pour la deuxième fois depuis que le numéro un mondial des services à l'environnement a proposé de lui racheter l'essentiel de sa participation dans Suez . « Ce sera une étape importante mais probablement pas la dernière », selon une source au sein de l'énergéticien français. Car Engie - et l'Etat-actionnaire qui siège à son conseil - n'a pas encore toutes les cartes en mains pour accepter ou refuser définitivement l'offre de Veolia, qui expire officiellement le 30 septembre.

La date butoir du 30 septembre

Si le groupe dirigé par Antoine Frérot est prêt à relever son offre, à quel prix et quand ? Le prix actuel, 15,50 euros par action, valorise 29,9 % du capital de Suez à 2,9 milliards d'euros. Un chèque qu'Engie a jugé insuffisant lors de son conseil d'administration de la semaine dernière.

Autre inconnue pour Engie, il est encore possible, en théorie, que Suez parvienne à présenter une offre concurrente pour échapper à Veolia cette semaine. « D'ici à vendredi, cela me semble improbable », estime toutefois un connaisseur du dossier. Le groupe dirigé par Bertrand Camus pourrait en revanche soumettre au conseil d'Engie une « expression d'intérêt crédible », autrement dit un projet relativement précis, à défaut d'une offre formelle.

Dans cette dernière hypothèse, le président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu, serait fondé à demander un délai à Veolia, afin que Suez ait le temps de ficeler une offre formelle au-delà de la date butoir du 30 septembre. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a demandé qu'on prenne « le temps nécessaire » .

L'emploi est un point important pour l'Etat-actionnaire, qui contrôle Engie. Si le projet d'Antoine Frérot aboutit, les 30.000 salariés français de Suez se retrouveront soit au sein de Veolia, soit chez Meridiam , le fonds d'infrastructures qui reprendra l'activité eau en France, soit encore chez les repreneurs des activités de déchets qui seront cédées. Engie demande sur ce point « des assurances complémentaires sur la qualité du projet et le respect des parties prenantes ».

Tension vive

Reste à savoir si Veolia serait prêt à accepter un délai. « Suez nous accuse de vouloir le démanteler avec notre offre de fusion alors qu'il vient de céder en une semaine un périmètre d'actifs représentant 10.000 personnes et veut accélérer les cessions ! » s'étrangle Olivier Brousse, chez Veolia. Les annonces de Suez d'une accélération de ses cessions et du versement d'un dividende exceptionnel en 2021 renforcent au contraire notre conviction qu'il faut mener à bien notre projet de fusion très rapidement, il faut arrêter cela, c'est un vrai démantèlement ! ».

L'annonce par Suez mardi d'une accélération de son plan stratégique « Shaping 2030 » a fait monter d'un cran la tension. Farouchement opposé à une fusion avec ce dernier, le directeur général de Suez Bertrand Camus porte un message clair : l'exécution plus rapide que prévu de la stratégie présentée en octobre 2019 prouve que la valeur de son groupe est très supérieure au prix offert par Veolia. Ou, en tout cas, il le sera s'il reste indépendant.

Sa valeur globale pour l'actionnaire doublera à horizon 2022, comparée à la valeur ressortant de son cours de Bourse au 28 août, juste avant l'annonce par Veolia de son offre de fusion, promet le directeur général, qui accélère sur tous les fronts : les cessions seront dans le haut de la fourchette de 3 à 4 milliards d'euros donnée en octobre, les baisses de coûts sont portées de 1 à 1,2 milliard et Suez prévoit à partir de 2022 une croissance organique de 4 à 5 % par an de son chiffre d'affaires, assortie d'une augmentation de sa marge brute d'exploitation. Les annonces du jour incluent la promesse de 1 milliard d'euros de dividende exceptionnel l'an prochain.

Ce programme n'enthousiasme pas Veolia. « Comment peut-on annoncer un milliard d'euros de dividende exceptionnel en plein Covid ? Suez présente un plan financier d'extraction de valeur au profit des actionnaires, qui lèse les salariés et les collectivités locales clientes », juge Olivier Brousse. De fait, les cessions de Suez se font d'abord sur des géographies qui auraient été complémentaires de celles de Veolia.

Les deux groupes auront l'occasion de faire valoir leurs arguments demain face aux députés qui les auditionneront.

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