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Emploi : l'e-commerce au banc des accusés - Le Monde

A Lauwin-Planque (Nord), le 26 novembre 2020.

Combien l’e-commerce crée-t-il d’emplois ? N’en détruit-il pas aussi en parallèle ? La somme est-elle positive ? Ces questions sont sensibles et encore ravivées par le reconfinement, qui a fermé des commerces physiques mais laissé ouverts les sites de vente en ligne comme Amazon. Ce vendredi 4 décembre, à l’occasion du « Black Friday », une étude conclut à un effet plutôt négatif en France : entre 2009 et 2018, l’e-commerce aurait détruit 82 000 emplois, avec 114 000 suppressions nettes dans le commerce de détail non alimentaire et 32 000 créations dans le commerce de gros. D’ici à 2028, 46 000 à 87 000 autres emplois pourraient être détruits, en fonction de la progression de la vente en ligne.

Cette analyse a été menée par Ano Kuhanathan, économiste passé par le cabinet de consultants EY et l’assureur Axa, et Florence Mouradian, consultante et ex-économiste de l’OCDE. Menée sur sept pays, l’étude a été financée par la députée européenne de La France insoumise Leïla Chaibi, sur une idée des Amis de la Terre, une ONG écologiste engagée, comme l’élue, dans une campagne contre l’expansion d’Amazon.

Habillement et chaussures

« En théorie, la vente en ligne détruirait des emplois dans les magasins physiques mais en créerait en amont et en aval de l’acte d’achat, par exemple dans le commerce de gros ou la livraison, expliquent les auteurs, citant le concept de “destruction créatrice” théorisée par l’économiste Joseph Schumpeter. Mais au total, il semblerait que le secteur arrive à opérer avec globalement moins de ressources. » L’habillement et les chaussures seraient les plus touchés. Ainsi que les petits commerces : les sociétés de plus de 250 salariés auraient quant à elles connu 14 000 créations nettes.

Evaluer de façon définitive les effets de la vente en ligne sur l’emploi est très difficile. M. Kuhanathan et Mme Mouradian ont utilisé un modèle économétrique pour calculer si le taux de pénétration de l’e-commerce avait une corrélation statistique avec le niveau d’emploi dans le commerce en général.

Certains résultats peuvent surprendre : l’Allemagne n’aurait connu que 3 000 destructions dans le commerce de détail. Les auteurs l’expliquent par la plus forte proportion d’entreprises de taille moyenne outre-Rhin. Autre limite importante : alors que l’e-commerce crée en principe des emplois de livreurs, les calculs n’ont pas permis d’isoler un « impact significatif » sur le secteur du transport de marchandises. Cela peut-être dû, selon les auteurs, à un effet trop faible ou au fait que certains chauffeurs, autoentrepreneurs ou travailleurs détachés étrangers, échapperaient aux statistiques.

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