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« On constate la capacité intacte de la Silicon Valley à créer des géants mondiaux en moins de deux décennies » - Le Monde

La tour de Salesforce à San Francisco, le 1er decembre 2020.

Au palmarès des grandes gueules de la Silicon Valley, riche en figures pittoresques, Marc Benioff tient une place de choix. Amateur de vins fins, de palaces et d’œuvres charitables, ce géant barbu ignore la demi-mesure, ne doute de rien mais aime parler de tout. Avec les grands de ce monde au forum de Davos, comme avec les sans-abri de San Francisco, sa ville.

Il y a fait construire la tour la plus haute et la plus mégalomane de la cité, mais ses ambitions sont plus grandes encore. Salesforce.com, l’entreprise qu’il a créée en 1999, atteint désormais les 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Jusqu’à présent, son rêve était d’atteindre les 50 milliards, mais désormais il veut aller plus loin et battre Microsoft, l’empereur du logiciel d’entreprise, qui, avec ses 143 milliards de revenus domine de très loin ce secteur.

C’est pour s’attaquer à Microsoft mais aussi à Google, qu’il a annoncé, ce mardi 1er décembre, l’acquisition de la messagerie professionnelle Slack. Il déboursera pour cela 27 milliards de dollars pour une société qui a enregistré sur son dernier trimestre fiscal, 234 millions de dollars de ventes pour 68 millions de pertes. Pas fameux, d’autant que Slack, plutôt faible en matière de vidéo, n’a pas su tirer profit de la vague phénoménale du télétravail qui a propulsé Zoom et sa célèbre application de visioconférence vers les sommets.

Popularité grandissante

En dépit des apparences, c’est plutôt une bonne affaire, compte tenu de la popularité grandissante de Slack dans les entreprises. Jusqu’à présent, Salesforce a prospéré dans le domaine des logiciels de relations avec les clients. L’entreprise est la première à avoir popularisé dans ce domaine l’idée qu’un logiciel ne s’achète plus mais est fourni comme un service sur Internet moyennant abonnement. Une révolution copernicienne qui bouleverse en profondeur le modèle économique de la profession passant du statut d’industriel, la vente d’un bien, à celui d’une société de services. Ce qu’a bien compris Microsoft en opérant un virage à 180 degrés vers l’informatique décentralisée, le « cloud computing », à la base de ce changement complet de paradigme.

Cette bascule vers le monde de l’Internet impose pour grandir et se diversifier de s’adresser à la multitude des utilisateurs et plus uniquement à quelques acheteurs d’un service informatique. D’où le succès de l’offre entreprise de Google qui s’appuie sur la familiarité des utilisateurs avec sa plate-forme Gmail. Microsoft a frappé un grand coup en 2016 avec l’acquisition du réseau social professionnel LinkedIn et ses 600 millions de membres, au nez et à la barbe de… Salesforce. Les tentatives de développement en interne de sa propre messagerie étant restées mitigées, la firme compte sur Slack pour rattraper son retard face non seulement à Microsoft mais aussi à IBM, Oracle ou SAP.

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