
La Commission européenne sort l'artillerie lourde contre la pollution atmosphérique.
Taxer le kérosène, «permis à polluer» pour les fournisseurs de carburant, réduction à zéro des émissions de CO2 des voitures neuves, taxe aux frontières ... La Commission européenne sort l'artillerie lourde ce mercredi contre la pollution atmosphérique.
Premiers visés : les véhicules à moteurs essence et diesel. Les émissions de CO2 devront être réduites à zéro en 2035, entraînant, de fait, l'arrêt de ces véhicules au profit des moteurs électriques. La mesure doit contribuer à atteindre les objectifs climatiques de l'UE mais «elle bénéficiera aussi aux citoyens en réduisant les dépenses énergétiques et en améliorant la qualité de l'air», a indiqué la Commission européenne. La filière automobile s'inquiète cependant d'un manque de bornes de recharge et d'une transformation industrielle qui pourrait provoquer une hémorragie d'emplois.
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Une taxe sur le kérosène
Dans un second temps, la Commission a proposé mercredi de taxer progressivement le kérosène pour les vols à l'intérieur de l'UE en vue de réduire les émissions du secteur, alors que le carburant aérien bénéficiait jusqu'ici d'une exemption complète.
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Cette taxe, qui épargnerait aviation d'affaires et fret, serait mise en place progressivement sur dix ans, tandis que l'objectif minimal d'usage de biocarburants dans les avions serait relevé et les «permis à polluer» gratuits dont bénéficie le secteur disparaîtraient dès 2026, selon ce projet. Les compagnies s'alarment du risque d'une «distorsion de concurrence» avec le reste du monde.
Un second marché du carbone européen
La Commission européenne a également proposé de créer un second marché du carbone européen, où les fournisseurs de carburants pour le transport routier ou de fioul domestique pour le chauffage résidentiel devront acheter des «permis à polluer» pour compenser leurs émissions.
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Ce projet, qui fera l'objet d'âpres discussions avec les eurodéputés et les États membres, est déjà contesté par les élus de tous bords et les ONG environnementales qui pointent le risque d'injustice sociale et d'«effet gilets jaunes» face au renchérissement prévisible des factures des ménages.
Une taxe aux frontières pour lutter contre le réchauffement climatique
Enfin, la Commission a proposé de soumettre les importations de l'UE dans cinq secteurs très polluants aux mêmes règles que pour la production européenne, en leur imposant progressivement l'achat de «certificats d'émissions» carbone.
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Dans ces secteurs (acier, aluminium, ciment, engrais, électricité), ce mécanisme d'ajustement -où les importateurs devront à terme payer la même compensation carbone que pour les biens produits dans l'UE- sera mis progressivement en place entre 2026 et 2036, selon le projet de l'exécutif européen
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