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L'économie française rebondit plus fortement que ne le prévoit le gouvernement, selon l'Insee - La Tribune

Les indicateurs passent au vert. Après un hiver au ralenti, les moteurs de l'économie française ont vraiment redémarré. Dans leur dernière note de conjoncture dévoilée ce jeudi premier juillet, les économistes de l'Insee tablent sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 6% en 2021. Cette projection supérieure à celle de la Commission européenne (5,7%) ou celle du gouvernement (5%) traduit un fort rebond de l'activité depuis le mois de mai. La levée des mesures de restriction et l'accélération de la vaccination ont permis à un grand nombre de secteurs de connaître une embellie. L'organisme public dans sa note intitulée "Retour à la surface" estime que fin 2021, l'activité économique retrouverait à peu près son niveau d'avant crise du dernier trimestre 2019. "Ce retour prévu au niveau d'avant crise est conditionné à l'absence de restrictions sanitaires fortes" a rappelé le chef du département de la conjoncture Julien Pouget lors d'un point presse. "L'économie en fin d'année 2021 ne sera pas le calque de fin 2019. Du côté de la production, des contrastes sectoriels persisteraient. L'hébergement-restauration ou les transports garderaient un écart par rapport à leur niveau d'avant-crise. A l'inverse, les activités informatiques dépasseraient leur niveau d'avant crise" a-t-il ajouté.

Le retour de la confiance chez les ménages et les entreprises est marqué par la progression de la vaccination au premier semestre. "L'espoir représenté par la vaccination passe devant la menace de nouveaux variants. En juin, la confiance des ménages a ainsi retrouvé son niveau d'avant-crise, et le climat des affaires se situe au plus haut depuis 2007" signale l'institut. Les statisticiens misent sur ce niveau important de confiance pour la la croissance du second semestre.

Malgré cet optimisme, la propagation du variant Delta scrutée par les autorités sanitaires et les membres du gouvernement reste un aléa majeur pour la fin de l'année. En outre, le rythme de vaccination a clairement marqué le pas depuis le début de l'été. L'un des défis majeurs au cours de la saison estivale est de relancer la campagne de vaccination auprès des personnes les plus réticentes.

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Un fort rebond attendu au troisième trimestre dopé par la consommation

Le prolongement des mesures de restriction et la persistance d'un haut niveau de contamination durant l'hiver ont plombé les espoirs d'une reprise durable après un été 2020 plus favorable que prévu. Après un premier semestre décevant, le produit intérieur brut doit accélérer de 3,4% en variation trimestrielle au T3 et de 0,7% au T4. Les économistes s'attendent à un "rebond rapide et ample" comme au troisième trimestre 2020.

Ce dynamisme devrait être porté principalement par la demande intérieure. La consommation devrait booster l'activité avec une hausse attendue de 5,2% en 2021 contre -7,2% en 2020. Sur l'ensemble de l'année, la contribution de la demande intérieure à la richesse produite serait de 6,1 points tandis que celle du commerce extérieur serait négative (-0,2 point). Toujours du côté de la demande, l'investissement des ménages (10,9 points) et des entreprises non-financières (9,5 points) devraient tirer fortement l'activité. Du côté des administrations publiques, la contribution au PIB annuel est moindre (9 points).

Un taux de chômage relativement stable

Le spectre d'un chômage de masse à la sortie de crise semble s'éloigner de plus en plus. L'activité partielle a permis de limiter les destructions d'emplois dans un grand nombre de secteurs. Et même si le reste à charge pour les entreprises doit augmenter dans les mois à venir, les statisticiens sont optimistes avec un rebond de l'emploi anticipé de l'ordre de 300.000 à la fin de l'année 2021 contre 296.000 destructions l'année dernière. "L'emploi salarié continuerait de progresser avec le rebond de l'activité, notamment dans les secteurs auparavant soumis à restrictions. La progression de l'emploi salarié provient principalement des services marchands et de la construction. Le taux de chômage serait quasi stable autour de 8,2%" a indiqué Olivier Simon lors du point presse.

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Des revenus en forte hausse

Le porte-monnaie des Français en 2021 devrait également connaître une embellie. Les conjoncturistes tablent sur une hausse du revenu disponible brut de 3,2% en 2021 après 1% en 2020. Les revenus d'activité progresseraient nettement (+6,1%) après avoir chuté de 3,7% l'année dernière en raison notamment d'un rebond de l'emploi. Au final, le pouvoir d'achat par unité de consommation devrait augmenter de 1,4% en 2021 après avoir stagné en 2020. Cette hausse n'a rien d'exceptionnel puisque le pouvoir d'achat des Français avait bondi de 2% en 2019.

Une économie en recomposition

Même s'il encore un peu tôt pour avoir une idée précise des répercussions à long terme de la pandémie sur l'économie française, beaucoup de secteurs subissent des transformations majeures. L'Insee rappelle à juste titre que l'économie française "serait plutôt un reflet déformé par les recompositions sectorielles liées à la crise". Du côté de la demande, "l'investissement des entreprises et la consommation des ménages dépasseraient légèrement leur niveau d'avant crise. En revanche, les exportations demeureraient en retrait notamment du fait du tourisme et de l'aéronautique" indique Julien Pouget.

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Des pertes à long terme

La pandémie a provoqué des pertes importantes sur l'économie française. Même si l'activité va retrouver son niveau d'avant crise à la fin de l'année 2021, l'écart de production entre la trajectoire de croissance prévue à la fin de l'année 2019 et celle observée permet d'observer des pertes économiques impossibles à rattraper. L'économie française "se situerait alors 2 à 2,5 points de PIB sous le niveau que l'on aurait pu attendre si la trajectoire tendancielle d'avant la crise avait pu se prolonger pendant ces deux années" précisent les auteurs de la note.

Insee valeur ajoutée

Grégoire Normand

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