La Banque centrale européenne (BCE) a marqué une inflexion dans sa politique monétaire, jeudi 9 septembre, en annonçant une réduction de son intervention sur les marchés. Ses achats de dette vont continuer mais à un « rythme modérément plus faible ». La perfusion dans le bras de l’économie européenne reste en place, mais la BCE commence à diminuer la dose de médicaments.
Depuis le début de la pandémie, la BCE a lancé un grand programme d’achat de dettes, avec une enveloppe totale de 1 850 milliards d’euros. Plus de la moitié a été dépensée, actuellement à un rythme d’environ 80 milliards d’euros par mois. Il faut y ajouter 20 milliards d’euros mensuels via un autre plan de soutien, qui existait déjà avant la pandémie.
De combien le rythme d’intervention va-t-il baisser ? Andrew Kenningham, du cabinet Capital Economics, prédit une dizaine de milliards d’euros de moins par mois. Soit des achats qui vont continuer à hauteur d’environ 90 milliards d’euros mensuels. « Un tel changement n’apportera pas une différence significative aux conditions de financement », estime M. Kenningham.
La réaction des marchés lui donne raison, le taux d’intérêt des pays européens ayant légèrement baissé après l’annonce de la BCE. Les obligations allemandes à dix ans sont passées de - 0,32 % à - 0,36 %. En France, le taux est passé de + 0,02 % à - 0,04 %.
Pénurie de matières premières
Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a passé l’heure de sa conférence de presse à adopter le ton le plus rassurant possible, laissant entendre que la banque centrale restait à la manœuvre. Jeu sémantique, elle refuse d’utiliser le mot anglais de « tapering », dont la définition est pourtant exactement la réduction des achats de dette. Elle préfère parler d’un « recalibrage ».
La BCE base sa décision sur l’amélioration de la conjoncture. Avec les programmes de vaccination qui ont nettement avancé dans toute la zone euro, et les mesures de restrictions sanitaires qui ont été largement levées, la croissance est de retour. Elle devrait atteindre 5 % cette année en zone euro et 4,6 % l’année prochaine, selon les prévisions de la banque centrale.
L’autre grande raison ayant poussé la BCE à agir est l’inflation. A 3 % en août (par rapport à 2020), son niveau dépasse nettement l’objectif officiel de 2 % de la banque centrale. Pire encore, Mme Lagarde reconnaît qu’elle va continuer à augmenter dans les mois qui viennent. « Les gens voient la hausse des prix et la ressentent », reconnaît-t-elle.
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