Publié le 9 sept. 2021 à 18:14Mis à jour le 9 sept. 2021 à 18:35
« Moderna n'est pas l'entreprise du vaccin contre le Covid-19. En tout cas, pas seulement. » C'est le message martelé à l'envi par Stéphane Bancel, le patron de la biotech américaine à l'origine de l'un des premiers vaccins contre le coronavirus, lors d'une journée R & D organisée ce jeudi. L'occasion pour les chercheurs de Moderna de détailler les quelque 37 projets dans les tuyaux, à différents stades d'avancement. Pour faire mûrir ce riche « pipeline », Moderna dispose actuellement de 15 milliards de dollars de cash, une somme inimaginable pour une biotech glanée grâce à l'immense succès de son vaccin .
Les technologies maison - production d'ARN, particules nanolipidiques et leur conjugaison -, permettent d'imaginer de nombreuses autres applications, de la prévention aux traitements, dans des domaines divers allant au-delà des maladies infectieuses, que la société a commencé à explorer par cercles concentriques à partir de son succès initial contre le Covid.
Un trésor de 15 milliards
Quel que soit l'âge, rappelle la société s'appuyant sur des études indépendantes, c'est le vaccin de Moderna qui est le plus immunogène. Et si son efficacité diminue face aux variants, elle ne descend pas en dessous de 75 %. D'où le choix, finalement, de ne pas changer l'ARN de la troisième dose , même si Moderna a préparé des ARN tenant compte des modifications des différents variants, y compris de façon prospective, au cas où son vaccin initial deviendrait moins efficace.
Le défi suivant auquel s'attaque Moderna est la protection contre la grippe. Un premier vaccin plus efficace que les vaccins actuels longs à mettre au point chaque année est actuellement en Phase I, mais l'objectif est d'offrir un combiné Covid-19/grippe. « La population va garder en mémoire l'épidémie et sera beaucoup plus disposée à une vaccination récurrente », estime Stéphane Bancel. Le marché du vaccin grippe pourrait ainsi croître à hauteur de 5 ou 6 milliards de dollars. De plus, un vaccin combiné sera moins coûteux et moins contraignant que deux vaccins.
Mais, estime Stéphane Bancel, il y a d'autres maladies respiratoires contre lesquelles il serait utile de se protéger, comme le VRS (virus respiratoire syncytial), qui affecte nourrissons et personnes âgées. Là, la Phase I est achevée mais Moderna lance aussi un programme de développement combiné avec le métapneumovirus, qui touche chaque hiver les mêmes populations.
Zika, CMV, les cancers ou le sida dans un coin de la tête
Au-delà des pathologies infectieuses respiratoires, Moderna a également des projets de vaccin contre Zika ou contre le VIH-Sida ou le CMV (cytomégalovirus), le plus avancé de tous. Et des projets de vaccins à visée thérapeutique contre le cancer (une Phase II en cours en combinaison avec le Keytruda de Merck-MSD) et de traitements dans le domaine cardiovasculaire ou celui des maladies rares.
« Mon rôle est de faire grandir cette entreprise », lance Stéphane Bancel, qui l'envisage dix fois plus grande qu'aujourd'hui et la conçoit comme une « entreprise de médecine basée sur les nouvelles technologies » grâce à des investissements massifs dans le numérique et la robotique et au recours systématique à l'intelligence artificielle.
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