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« Président en zigzag », « homme des lobbys » : nombreuses réactions politiques après l'annonce de la relance du nucléaire par Emmanuel Macron - Le Monde

Dans un bar de Bayonne lors de l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron, le 9 novembre 2021.

C’est une courte phrase prononcée par Emmanuel Macron, mardi 9 novembre, qui a déclenché de nombreuses réactions politiques au lendemain de son adresse à la population. « Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays et continuer de développer les énergies renouvelables », a acté le président de la République, sans donner de précision sur l’ampleur de la relance ou le calendrier de déploiement envisagé.

« Si nous voulons payer notre énergie à des tarifs raisonnables et ne pas dépendre de l’étranger, il nous faut tout à la fois continuer d’économiser l’énergie et d’investir dans la production d’énergies décarbonées sur notre sol », a aussi déclaré le chef de l’Etat, qui a réaffirmé son soutien à l’énergie nucléaire ces derniers mois, notamment du point de vue climatique.

Une prise de parole sur ce sujet devrait avoir lieu « dans les prochaines semaines pour donner des précisions à la fois techniques, sur le type de réacteur, et de calendrier », a dit le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur Franceinfo mercredi matin. Elle est attendue depuis la remise d’un rapport commandé au gestionnaire national du Réseau de transport d’électricité (RTE), le 25 octobre. Une vaste étude qui établit six scénarios contribuant à atteindre l’objectif d’une neutralité carbone dans la production énergétique en France, dont cinq incluent une large part de nucléaire.

« Le nucléaire, c’est le pompon »

« Nous sommes prêts », a dit le président-directeur général d’Electricité de France (EDF), Jean-Bernard Lévy, mercredi matin, en réaction à ces annonces. A cinq mois de l’élection présidentielle, les responsables politiques d’opposition ont, eux, fustigé l’orientation prise par M. Macron. « Il a fermé [la centrale nucléaire de] Fessenheim et on a abandonné [le projet de réacteur à neutrons] Astrid », a déclaré le président du Sénat, Gérard Larcher, sur France 2 en résumant à ces deux points le bilan de l’action de l’exécutif depuis 2017.

« Le nucléaire, c’est le pompon », s’est aussi exaspérée Valérie Pécresse, candidate au congrès du parti Les Républicains (LR) pour désigner le représentant du mouvement de droite à la présidentielle. « On a un président en zigzag, qui a annoncé la fermeture de douze centrales et qui, maintenant, parce que la droite lui met la pression (…), veut faire oublier l’échec de son quinquennat où il n’aura résolu aucun de ces trois problèmes : l’indépendance énergétique, la remise au travail, la réforme des retraites », a tancé la présidente du conseil régional d’Ile-de-France sur France Inter.

Mme Pécresse a ensuite avancé des propositions allant dans un sens comparable à celui de M. Macron : objectif zéro carbone en 2050, relance du nucléaire avec la construction de six réacteurs de type EPR et de minicentrales SMR couplé avec un « maximum d’[énergies] renouvelables ». « Si on accepte la décroissance du nucléaire, c’est seulement six réacteurs. Si on a de l’ambition, au nom de la souveraineté de mon pays, c’est dix », a de son côté exposé Xavier Bertrand, autre candidat au congrès de LR. « Si on veut rester à 70 % et non à 50 % [de part de nucléaire dans le mix énergétique], c’est dix qu’il faut », a commenté le président du conseil régional des Hauts-de-France sur RTL.

«Aucun EPR ne nous sauvera de la crise »

« Le nucléaire est surtout nécessaire pour ne rien changer (…) à notre mode de consommation, à notre mode de vie et à notre consommation énergétique », a critiqué, à l’inverse, Sandrine Rousseau, présidente du conseil politique chargé de la stratégie du candidat d’Europe Ecologie-Les Verts, Yannick Jadot. « Il n’y a aucun EPR qui nous sauvera de la crise. C’est vraiment s’enfermer dans un modèle de développement qui est complètement dépassé et qui nous met en danger », a estimé l’économiste dans un entretien à Public Sénat.

M. Jadot, actuellement à Glasgow pour la COP26, a commenté l’annonce présidentielle sur Twitter : « Emmanuel Macron est décidément l’homme des lobbys. Quoi qu’il en coûte pour le climat, il s’allie avec la Pologne du charbon. Quoi qu’il en coûte pour les Françaises et les Français, il est l’agent du nucléaire, une électricité deux fois plus chère que celle des ENR [énergies renouvelables]. » Pendant la primaire écologiste, l’eurodéputé avait dit souhaiter une sortie du nucléaire « de manière responsable, c’est-à-dire sur quinze ou vingt ans ».

« Le nucléaire, ce n’est pas un lobby, c’est un savoir-faire français », lui a rétorqué le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, sur France Inter. « Nous aurons besoin de nouveaux réacteurs nucléaires pour réussir à atteindre la neutralité carbone dans les années qui viennent », a-t-il poursuivi en appuyant les annonces du président de la République. « Combien est-ce qu’il en faudra ? Est-ce que c’est six, huit, dix ? Je ne peux pas vous le dire. Cela dépendra du niveau d’ambition que nous nous fixons », a déclaré M. Le Maire en appelant à se référer au rapport de RTE sur la question. « Il indique que, sauf à aller dans la voie de la décroissance, qui ne peut pas être la bonne voie, selon moi, pour le pays, alors il faut un mix [entre énergie nucléaire et énergies renouvelables] », conclut le ministre.

Le Monde

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