
(BFM Bourse) - La détermination affichée par le régime russe à poursuivre l'offensive en Ukraine, quelles que soient les sanctions brandies par la communauté internationale, a entraîné de nouvelles ventes massives mardi. Le CAC 40 tricolore a flanché de 3,94%, manquant de peu d'égaler la plus forte baisse de l'année à ce stade.
Qu'importe les condamnations internationales et les douloureuses sanctions qui devraient plonger l'économie russe en profonde récession, Moscou ne compte visiblement pas faire machine arrière. Alors que l'armée ukrainienne fait face mardi à une nouvelle offensive des forces russes sur Kyiv, Kharkiv et plusieurs autres villes du pays, au lendemain de pourparlers infructueux, la Russie a fait savoir, par la voix de son ministre de la Défense Sergueï Choïgou, qu'elle poursuivrait l'offensive "jusqu'à ce que tous les objectifs soient atteints", à savoir la "démilitarisation" et la "dénazification" de l'Ukraine selon les termes de Moscou. Cette nouvelle escalade, accompagnée de frappes indiscriminées alourdissant encore le bilan civil, a provoqué un nouveau reflux des marchés boursiers européens.
Après avoir pourtant entamé la journée proche de l'équilibre, la Bourse de Paris a clôturé à 6.396,49 points, soit une chute de 3,94%. S'il ne s'agit pas de la plus forte baisse de 2022, cette variation s'en rapproche beaucoup, puisque la plus mauvaise performance jusqu'ici était la baisse de 3,97% survenue le 24 janvier alors que les investisseurs commençaient à s'inquiéter d'une possible intervention militaire russe en Ukraine "dans les prochains jours ou semaines", ainsi qu'en avertissaient alors les services américains de renseignement.
La rencontre entre les responsables ukrainiens et russes à la frontière biélorusse lundi n'a pas été concluante , mais ils ont convenu de se revoir. Cela a suffi pour que le marché tente de se rétablir à l'ouverture, mais l'espoir s'est rapidement envolé devant la poursuite des hostilités.
Visiblement beaucoup plus sévères et rapides qu'attendu par le régime de Vladimir Poutine, et partagées même par des pays résolument neutres tels que la Suisse, les sanctions occidentales visent à isoler l'économie du pays, mettant la Russie au défi de s'affranchir des relations avec ses partenaires - même si cela a aussi un prix pour l'occident.
TotalEnergies et Engie dans le viseur de l’Etat français
Interrogé sur les activités des géants français TotalEnergies et Engie en Russie, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a affirmé qu’il y avait désormais un "problème de principe à travailler" avec toute personnalité proche du pouvoir russe, a estimé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Partie prenante du programme de gazoduc Nord Stream 2, suspendu par l'Allemagne, Engie plonge de 7,3% à 11h25. Impliqué dans plusieurs projets de gaz naturel, notamment avec Novatek (dont il est actionnaire à hauteur de 18,9%), TotalEnergies a perdu 2% supplémentaires alors même que les cours pétroliers poursuivaient leur ascension. Engie a dégringolé de plus de 13%, le ministre signalant aussi qu'il s'agissait de discuter de sa contribution au projet Nord Stream 2.Equilibré en début de séance, le palmarès du CAC a ensuite nettement viré au rouge. Parmi les rares titres en progression, Thales a encore gagné 5,1%, suivi par ArcelorMittal (+2,4%) et Teleperformance (+0,2%). De l'autre côté, les groupes les plus exposés à la Russie ont une fois de plus souffert. Outre Engie et TotalEnergies, Renault qui a mis cette semaine à l'arrêt son usines moscovite a chuté de 11% et Société Générale 9,4%.
Craignant les effets d'une pénurie de titane, métal très employé dans l'aviation et dont la Russie est un gros producteur, les investisseurs ont aussi sanctionné le secteur aéronautique (Safran -9,6%, Airbus -9,3%).
L'ensemble du compartiment automobile a en outre souffert d'un nouveau mois morose, les immatriculations de voitures neuves ayant enregistré en février un neuvième mois de baisse consécutif en France (-13,1% sur un an), toujours freinées par la pénurie de puces électroniques. Outre Renault, Faurecia (-13,6%), Plastic Omnium (-6,9%), Valeo (-8,8%) sans oublier Stellantis (-7%) et Michelin (-4%) ont coulé ce mardi.
Dans le reste de l'actualité, Atos a encore déçu les investisseurs avec des résultats inférieurs aux attentes, notamment en termes de marge opérationnelle, et dévissé de 20%.
Valneva et Cerinnov parmi les quelques rescapés de la séance
La biotech franco-autrichienne Valneva a quant à elle pu grappiller 2,1% après avoir décroché sa toute première autorisation de la part d'une autorité de santé pour son vaccin anti-Covid, à Bahreïn, qui a déjà précommandé un million de doses.
Le fournisseur d'équipements robotiques aux industriels de la céramique et du verre Cerinnov a de son côté repris 5%, certes après un parcours calamiteux depuis son IPO, en ayant renoué avec une solide croissance en 2021.
Le baril à plus de 110 dollars
Suspendus à la guerre en Ukraine et aux sanctions qui pleuvent contre la Russie, deuxième exportateur mondial d'or noir, les cours du brut s'enflammaient de plus belle ce mardi. Le contrat à terme sur le baril de brut américain (WTI) bondissait de 11% à 106,32 dollars et le Brent atteignait 107,19 dollars (+9,41%).Sur le marché des devises, enfin, les cambistes se tournent encore et toujours vers le billet vert, valeur refuge par excellente, et la monnaie unique lâchait ainsi plus de 1% à 1,1104 dollar.
Parmi les autres actifs, l'once d'or montait à 1937,10 dollars (+1,92%) tandis que le Bitcoin se rapprochait rapidement des 45.000 dollars, en hausse de 4,56% à 43.548 dollars.
Guillaume Bayre - ©2022 BFM Bourse
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