
Alors que la France – et tout l’Occident – multiplie les efforts pour isoler la Russie, il existe désormais un « problème de principe à travailler avec toute personnalité politique ou économique proche du pouvoir russe », a estimé, mardi 1er mars, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, à propos de l’activité des entreprises françaises TotalEnergies et Engie en Russie.
Concernant TotalEnergies, le ministre a assuré sur Franceinfo que « des décisions » seraient prises « dans les jours qui viennent » avec le groupe. Dans la foulée de son entretien, le géant français de l’énergie a dit qu’il « n’apporter[ait] plus de capital à de nouveaux projets en Russie », mais il ne se retire pas pour autant des projets dans lesquels il est actuellement investi.
Le groupe réalise en Russie de 3 % à 5 % de ses revenus totaux, avait fait savoir son président-directeur général (PDG), Patrick Pouyanné, il y a quelques jours. TotalEnergies est actionnaire à 19,4 % du géant du gaz russe Novatek et détient une participation de 20 % dans Yamal LNG, un projet qui a démarré fin 2017 et qui a produit plus de 18 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2020.
Le groupe détient également une participation de 10 % dans Arctic LNG 2, un projet dont la première livraison de GNL est prévue en 2023. En Russie, TotalEnergies est enfin impliqué à hauteur de 10 % dans un autre projet GNL dans le nord du pays, composé de trois « trains » – ensemble des unités d’une usine assurant le traitement et la liquéfaction du gaz –, dont le premier doit alimenter les marchés internationaux en 2023.
Shell et BP déjà désengagés de Russie
Le groupe a dit « approuver l’étendue et la force des sanctions mises en place par l’Europe et les mettra en œuvre quelles que soient les conséquences [en cours d’évaluation] sur la gestion de ses actifs en Russie ». TotalEnergies « condamne l’agression militaire » de la Russie et annonce « se mobiliser pour fournir du carburant aux autorités ukrainiennes et de l’aide aux réfugiés ukrainiens en Europe ». En 2020, la Russie avait représenté 16,6 % de la production annuelle de liquides et de gaz naturel de TotalEnergies, selon son document de référence 2020.
D’autres majors pétrolières, comme les britanniques Shell et BP, avaient, eux, déjà annoncé se retirer de leurs projets en Russie. Lundi, Shell a annoncé qu’il se séparait de ses parts dans plusieurs projets communs avec le géant russe Gazprom en Russie, emboîtant le pas à son compatriote BP, qui avait annoncé, dimanche, se désengager du géant russe semi-public Rosneft, dont il détient 19,75 %. Avant l’annonce du groupe, M. Le Maire avait assuré que M. Pouyanné « a[vait] une conscience aiguë de la gravité de la situation ».
Par ailleurs, en ce qui concerne Engie, partenaire du gazoduc NordStream 2, dont la mise en service a été suspendue par l’Allemagne, le ministre a estimé que le sujet était « un peu différent », car le groupe français a converti sa participation dans le projet en un « prêt ». Après la déclaration de M. Le Maire, l’action du groupe perdait plus de 4 %, mardi. Le titre Engie perdait précisément 4,19 %, à 13,67 euros, à 9 h 40, après avoir perdu jusqu’à 5 %, tandis que TotalEnergies reculait de 0,67 %, à 45,27 euros.
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la pression monte sur les grands groupes pétroliers et gaziers occidentaux présents en Russie, alors que le pays tire la majorité de ses revenus de l’exploitation de ses ressources énergétiques.
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