Après un début d'année catastrophique avec la suspension des lancements sur Soyuz, Arianespace a de quoi retrouver le sourire avec l'annonce d'un contrat hors norme avec le géant américain de l'e-commerce Amazon, fondé par le milliardaire Jeff Bezos. Un contrat qui arrive à pic mais qui ne doit pas non plus masquer les lacunes de l'autonomie de l'industrie des lanceurs en Europe. La société européenne et Amazon ont signé mardi "un contrat de service de lancement sans précédent" à l'occasion de l'International Space Symposium (ISS) de Colorado Springs, aux États-Unis. Soit 18 lancements. Un contrat dont le montant n'a pas été pour le moment communiqué. La constellation Kuiper a pour objectif d'offrir une connectivité internet à large bande, haut débit et à faible latence aux communautés du monde entier.
"Ce contrat, le plus important que nous ayons jamais signé, constitue un grand moment dans l'histoire d'Arianespace", s'est réjoui le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël, cité dans le communiqué publié mardi.
Si Arianespace a été convié à ce festin spatial, deux autres sociétés américaines ont été sélectionnées par Amazon : la coentreprise entre Boeing et Lockheed Martin, United Launch Alliance (ULA), qui va effectuer 38 lancements et la filiale d'Amazon, Blue Origin, qui va en réaliser 37. Soit jusqu'à 83 lancements sur une période de cinq ans. Ce qui permettra à Amazon de déployer la majorité de sa constellation de 3.236 satellites, a précisé Amazon dans un communiqué, en revendiquant "la plus grande acquisition commerciale de lanceurs de l'histoire".
Ariane 6 sélectionnée
Arianespace effectuera 18 lancements avec Ariane 6 au profit du projet Kuiper sur une période de trois ans, depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane française. Sur les 18 lancements prévus, 16 seront assurés par une version améliorée d'Ariane 64. Cette version pourra emporter entre 37 et 39 satellites de la constellation Kuiper. Ce contrat va pratiquement tripler le carnet de commandes d'Ariane 6, pour passer de 11 à 29 lancements. "Ce contrat marque un succès décisif pour le programme Ariane 6 et toute sa chaîne de valeur en Europe", a estimé Stéphane Israël. "C'est une très bonne nouvelle pour l'Europe du spatial, qui montre que les bons choix ont été faits. On a un lanceur qui va faire son premier vol dans pas longtemps et qui est compétitif sur le marché, pour moi c'est le début du grand retour de l'Europe du spatial sur les lanceurs", a réagi de son côté le président du CNES, Philippe Baptiste, auprès de l'AFP. A voir...
Interrogé par l'AFP sur le fait qu'Ariane 6 n'a pas encore volé, Stéphane Israël a observé : "C'est du jamais vu qu'un lanceur soit réservé à ce point avant même son vol inaugural, c'est du jamais vu dans l'histoire d'Ariane. Cela montre à quel point nous avons su convaincre un client de premier plan de nous faire confiance, cela montre aussi que la demande d'accès à l'espace n'a jamais été aussi forte".
Selon Arianespace, "la polyvalence, les capacités et la fiabilité attendue d'Ariane 6 sont autant de facteurs clés ayant conduit à la signature du contrat Kuiper. Ariane 6 est un lanceur conçu dès le départ pour évoluer et intégrer régulièrement de nouvelles technologies et ce tout au long de sa durée de vie". Sur les 18 lanceurs A64 prévus au titre de ce contrat, 16 seront équipés de la version à puissance accrue des boosters à propergol solide P120C (version appelée P120C+). Les évolutions incrémentales d'Ariane 6 visent à optimiser constamment les performances des solutions de lancement proposées par Arianespace pour répondre au plus près des besoins de ses clients à la fois institutionnels et commerciaux.
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