La polémique suscitée par la rémunération de Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis, risque bien de s’étendre à d’autres groupes. En 2021, en effet, à l’instar du constructeur automobile, les multinationales françaises ont fortement accru les salaires et autres paquets d’actions dévolus à leurs dirigeants, même si les 66 millions d’euros attribués à M. Tavares restent inégalés.
En 2021, selon les calculs de la plate-forme de services aux sociétés cotées Scalens, la rémunération moyenne allouée aux patrons du CAC 40 a bondi à 8,7 millions d’euros, soit près du double des 4,5 millions de 2020, année où la crise sanitaire liée au Covid-19 avait écorné les enveloppes annuelles. Ce montant s’avère bien supérieur aux 5,4 millions d’euros consentis en moyenne aux dirigeants en 2019. Sachant que, pour 2022, des augmentations de salaires ou de parts variables sont déjà annoncées de Bouygues à Sanofi.
« Nous n’avions pas anticipé un mouvement d’une telle ampleur, déplore Loïc Dessaint, chargé des questions de gouvernance à l’agence de conseil de vote Proxinvest. Chaque année nous recommandons à nos clients de voter contre les rémunérations de certains dirigeants, mais pour cette saison des assemblées générales, c’est nettement plus que d’habitude. Nous leur conseillons, par exemple, de s’opposer à des résolutions chez Teleperformance, Axa, Danone, Kering ou encore BNP Paribas. » Et d’ajouter : « Il ne faut pas tomber dans l’erreur d’idolâtrer un dirigeant, quel que soit son talent. La création de valeur provient avant tout des 20 000, 50 000 ou 100 000 salariés qui se lèvent tous les matins pour aller travailler et des milliards d’euros de capitaux investis par les actionnaires qui, eux, sont en risque. »
Trois volets
La rémunération des patrons comporte habituellement trois volets : un salaire fixe, une part variable (liée à la réalisation d’objectifs dans l’année) et un dispositif d’intéressement à long terme, qui sera versé dans quelques années, également sous conditions. Il existe ainsi une différence entre la rémunération attribuée et celle qui est effectivement empochée.
M. Tavares a ainsi perçu 19 millions d’euros en 2021 (au titre de son fixe et de son variable) et, si les objectifs définis par le conseil d’administration sont atteints, il pourrait recevoir, d’ici à 2028, un complément évalué à 47 millions d’euros selon les calculs « basés sur la juste valeur » réalisés par la société de gestion Phitrust. En 2019, le patron de PSA – avant la fusion avec Fiat – avait été gratifié de 7,6 millions d’euros.
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