
« Entre mains baladeuses et comportements sexistes, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre », peste l’un. « Il m’appelait “petite pute” en réunion », affirme un autre. « Il est dans l’appart d’un DA [directeur artistique] avec de l’alcool partout et avec une stagiaire sur ses genoux en train de la toucher et de l’embrasser », ajoute un troisième. Après les agences Buzzman ou l’agence Marcel (Publicis), c’est au tour d’Havas d’être rattrapée par la vague #metoo : sur Instagram, le compte « Balance ton agency » a égrené depuis fin avril des dizaines de témoignages anonymes dénonçant dans l’entreprise des comportements de harcèlement moral ou sexuel.
Soucieuse d’éteindre au plus vite l’incendie, l’agence de communication de Vivendi, dont la famille Bolloré est le premier actionnaire, a pris les devants, en assurant qu’elle prenait ces accusations « très au sérieux ». Elle a d’ores et déjà annoncé en interne avoir mandaté « un cabinet indépendant » chargé de réaliser « un audit afin de faire remonter d’éventuels signalements », selon un mail rendu public par « Balance ton agency ».
En attendant que l’enquête soit menée, Julien Carette et Christophe Coffre, respectivement PDG et directeur de la création d’Havas Paris, l’entité principalement incriminée, ont décidé de « se mettre en retrait ». Officiellement, les deux dirigeants, particulièrement visés par les messages, auraient spontanément fait cette proposition afin de ne pas interférer dans les travaux du cabinet, qui devraient durer « deux à trois mois », indique un haut dirigeant d’Havas, qui souhaite rester anonyme. Et ce dernier de préciser que s’« il faut écouter les témoignages », il faut aussi « objectiver les choses ». Le cas échéant, le groupe pourra mettre à profit cette crise pour « améliorer les choses en termes de management et de comportement », explique ce haut cadre d’Havas, soucieux de montrer la bonne volonté de l’entreprise. Jointe par Le Monde, l’agence n’a pas répondu officiellement à nos appels.
« Beaucoup de victimes sont parties »
A l’origine de ces révélations, Anne Boistard, qui a créé le compte « Balance ton agency » en septembre 2020, quelques mois après un burn out à l’occasion d’une expérience en agence. « L’idée, c’était de dire, comment faire pour que ce qu’il se passe ne reste pas à l’état de bruits de couloir. En deux jours, j’avais déjà 17 000 abonnés. Trente-trois agences ont été épinglées », relate la jeune femme, qui a commencé à collecter des messages sur Havas il y a dix-huit mois, avant de décider de rendre l’affaire publique fin avril.
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