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La zone euro au bord de la « stagflation » - Le Monde

La zone euro présente désormais de nombreux signes de stagflation. Ce mot-valise, qui désigne une stagnation économique lors d’une période de forte inflation, n’a pas de définition officielle, mais la conjoncture actuelle y ressemble de plus en plus. En mai, l’inflation dans les pays de la monnaie unique européenne a atteint 8,1 % sur un an, selon les données publiées mardi 31 mai par Eurostat. Du jamais-vu depuis la création de l’euro. Lors de la dernière poussée inflationniste, en 2008, l’indice des prix avait grimpé jusqu’à 4 %.

Dans le même temps, la croissance a fortement ralenti. Elle était de 0,3 % au premier trimestre dans la zone euro, période qui ne comprenait que cinq semaines de la guerre en Ukraine, déclenchée le 24 février. En France, sur la même période, elle était même négative, à – 0,2 %, selon la nouvelle estimation de l’Institut national de la statistique et des études économiques publiée mardi. Depuis, en avril et mai, les indicateurs économiques à travers toute la région sont orientés vers le bas, sans pour autant s’effondrer. Etranglés par la soudaine hausse du coût de la vie, les ménages sont particulièrement touchés, tandis que l’industrie semble mieux résister.

« La juxtaposition d’une inflation forte et d’un produit intérieur brut en berne – la France a rejoint l’Italie en territoire négatif – ravive les craintes de stagflation », souligne Gilles Moëc, économiste en chef à Axa. « La guerre en Ukraine et la stratégie zéro Covid de la Chine créent un pic d’inflation et un creux de la croissance inédits en zone euro », ajoute Ludovic Subran, économiste en chef à Allianz.

L’ampleur, inédite depuis les années 1980, de ce choc d’inflation a été détaillée mardi par Eurostat. Six des dix-neuf pays de la zone euro enregistrent désormais une hausse des prix qui dépassait 10 % en mai (Pays-Bas, Grèce, Slovaquie, ainsi que les trois Etats baltes). En Estonie, elle s’élève même à 20 %. Les plus grosses économies, moins volatiles, suivent la même tendance. Ainsi de l’Allemagne (8,7 %), de la Belgique (9,9 %), de l’Espagne (8,5 %) et de l’Italie (7,3 %). La France, protégée par le bouclier tarifaire sur les prix de l’électricité et du gaz, est le deuxième pays le moins touché (5,8 %).

Chaînes logistiques perturbées

L’énergie, dont le coût a flambé de 39 % en un an en zone euro, continue à être la principale explication. Mais, progressivement, le phénomène se répand à toute l’économie. Les prix de l’alimentation progressent de 7,5 %. L’inflation « sous-jacente » (hors énergie, alimentation, alcool et tabac) poursuit également sa progression, à 3,8 % en mai contre 3,5 % le mois précédent et 2,3 % en janvier.

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