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Vacances d’été : Le Paris-Biarritz à 130 euros mais des ventes records, pourquoi la SNCF a-t-elle autant de… - 20 Minutes

Si vous voulez aller étirer vos orteils à la plage cet été en passant par le train et que vous n’avez pas encore pris vos billets, préparez-vous à vider votre PEL. Hors Ouigo, carte de réduction et train de nuit, pour le samedi 2 juillet et le samedi 6 août, un aller simple Paris-Barritz coûte 124,50 euros au minimum. Un Paris-Nice le 2 juillet, à l’heure de pointe, s’arrache à 135,60 euros. Et un petit Lille-Perpignan le 13 juillet, juste avant le pont, est facturé 139 euros.

Malgré ces tarifs, le train est loin, très loin d’être boudé. La SNCF table même « un été record, selon les mots de son PDG, Jean-Pierre Farandou, ce jeudi sur France 2. On a déjà vendu 8 millions de billets pour juillet et août, c’est 10 % de plus qu’en 2019 », été du précédent record. « On est à bloc, on rajoute des rames, on fait des compositions doubles avec deux rames à la fois », poursuit-il. Et le coup de feu en cuisine est tel que 500.000 places supplémentaires vont être proposées. Une tendance qui n’a rien d’estivale mais qui confirme la bonne santé du rail en 2022 : la SNCF indique une hausse des ventes de 10 % sur la grande vitesse en mai et en juin – la fréquentation loisirs et week-end des TER, sans réservation, ayant parallèlement augmenté de 20 %.

L’avion ringard, le train à la mode

Le train sera donc le tube de l’été. « Oui, c’est cher, mais les bagages y sont illimités, les destinations plutôt bien desservies, et il n’y a rien à faire : juste s’asseoir », note Camille, 30 ans, en partance pour Nice en juillet avec ses copines. Le choix du train s’est rapidement imposé face à l’avion, « une aberration écologique », et à la voiture. « On était descendu à Biarritz en bagnole l’an passé. Plus-ja-mais ! », note-t-elle. « Un long trajet en voiture est propice aux disputes, contrairement au train, qui n’engage personne. Et puis, ça veut forcément dire prendre la voiture de l’une d’entre nous, grosse source de tension et de peur de l’endommager. A coté, le train, c’est la tranquillité. Et la tranquillité, en vacances, ça n’a pas de prix ». Même à plus de 100 euros, donc.

Nous décernons un 17/20 à cet argumentaire fort intéressant, mais ne nous y trompons pas, l’opinion de Camille est minoritaire. « La voiture reste largement le transport numéro 1 l’été en France, coupe Jean Viard, sociologue spécialiste des temps sociaux et des distances. Elle symbolise la liberté, l’indépendance et l’improvisation, des caractéristiques que l’on souhaite retrouver en vacances ». Et ce malgré la flambée du prix des carburants. Selon une enquête Ipsos, 65 % des vacanciers partiront en voiture personnelle cet été, contre seulement 24 % en transports collectifs (train, bus/car, covoiturage) et 20 % en avion. « Si le train grappille peu de parts à la voiture, il remplace de plus en plus l’avion », reconnaît l’expert. Car alors que l’avion se « ringardise » en raison de son coût écologique, « le train, lui, revient à la mode », plaide Jean Viard : « Il y a dix ans, dire que vous veniez à Venise en train de nuit vous faisait passer pour un ringard et un radin. Aujourd’hui, le même trajet sonne chic ».

Cocorico et simplicité

Continuons sur ce come-back du rail. Premièrement, le train est rentré dans un cercle vertueux. Pour le comprendre, reprenons ce train de nuit vénitien : « Il y a dix ans, il était vide ou presque, ce qui donnait une sensation d’insécurité et de peur. Maintenant qu’il est plein, on se sent tranquille dedans. Un train rassurant, c’est un train plein ». Mais c’est surtout le succès des séjours made in France qui lui est bénéfique : selon une étude de l’Ifop, 80 % des Français qui partiront cet été le feront en France. En 2020, au plus fort de la crise sanitaire, ils étaient 94 % à ne pas quitter les frontières. Or avant le coronavirus, à l’été 2019, « seulement » 67 % choisissaient une destination hexagonale. C’est donc mathématique et géométrique : de fait, le train, qui dessert majoritairement les destinations françaises, bénéficie de cet engouement pour les vacances bleu-blanc-rouge. Mieux encore, les pays étrangers qui arrivent en tête – Espagne et Italie –, sont en partie accessibles en rail.

« Les Français ont simplifié leurs vacances et raccourci les distances, tout en ayant envie de partir quand même. Les destinations sont devenues davantage train-compatible », appuie Jean Viard.

Planifier mieux, payer moins

Ces vacances qui sentent bon le pastis, la bouillabaisse et les côtes de la Méditerranée sont imaginées avec un seul mot d’ordre : sim-pli-ci-té. « Après deux ans horribles de Covid de l’enfer, on n’a pas envie de se prendre la tête, de parler une autre langue, de changer nos euros ou de chercher à faire compliqué. Juste une plage et des mojitos, ça nous va très bien », confirme Alice. Des vacances si simples que la voiture devient superflue : « On se tanke à Palavas-les-flots et on y reste. Il y a trois ans, on aurait visité la région, fait des randos, d’autres villes : la voiture avait un sens. Mais là, on est épuisé, on veut juste se reposer et ne pas bouger. »

Jean Viard le rappelle : « le train est arrivé comme moyen de transport bien avant la voiture, et fut longtemps l’outil des classes populaires pour partir. Il garde donc une image positive. » Avec une nouveauté par rapport aux deux années précédentes, la possibilité de planifier. « En 2020 et 2021, on avait trop peur d’un nouveau confinement ou de restrictions géographiques pour oser prendre des billets en avance. Là, quand on a vu qu’à 400.000 cas par jour en janvier, rien ne fermait, on s’est dit que plus rien ne fermerait jamais », sourit Thomas, 29 ans, qui a acheté ses billets dès mars.

Jean-Pierre Farandou le reconnaît : les trains sont d’ores et déjà complets les jours de grand départ. Mais « il reste des places » en dehors de ces périodes. D’autant que Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, expliquait récemment que 75 % des billets achetés pour cet été l’ont été à prix réduits, grâce notamment aux promotions et aux offres pour les tickets pris en avance. Comprenez donc que si ce Paris-Biarritz coûte un bras en juillet, ce n’est pas tant le prix en lui-même qui est en cause, c’est plutôt vous qui êtes en retard sur la mode de l’été. Fashion faux-pas.

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