Le prix du gaz continue de s'envoler. Le MWh livré à Rotterdam a flambé de 14 % ce lundi pour terminer la séance à 276,75 euros, un record historique à la clôture. Le gaz est 15 fois plus cher que sa moyenne sur la dernière décennie. A densité énergétique comparable, c'est comme si un baril de pétrole coûtait 500 dollars.
La flambée des prix est directement liée aux annonces de Gazprom vendredi dernier . Le géant russe a prévenu que les livraisons de gaz russe à l'Europe via le gazoduc Nord Stream 1 seront interrompues du 31 août au 2 septembre pour réaliser des travaux de « maintenance ».
Reprise en question
Quelques jours d'interruption ne sont pas de nature à changer fondamentalement la donne, mais « la grande question pour le marché, c'est de savoir si les livraisons vont reprendre après cette période », mettent en garde les experts de la banque ING. Gazprom a fait savoir qu'elles reviendront à 20 % des capacités du gazoduc, c'est-à-dire au niveau actuel.
Mais le retour des flux de gaz est tout sauf certain. La Russie pourrait « prétendre à tort qu'elle ne peut pas rouvrir le gazoduc », ou fermer ses autres tuyaux vers l'Europe, détaille Ludwig Möhring, directeur de l'Association des producteurs allemands de pétrole, gaz et de la géothermie (BVEG) cité par l'AFP.
« La catastrophe est déjà là, alerte auprès de Bloomberg Thierry Bros, professeur en énergie à Sciences Po. Je pense que la grande question est de savoir quand les dirigeants européens vont se réveiller. »
L'ascension des cours du gaz a des conséquences en cascade, notamment sur l'électricité. Le prix des électrons est lui aussi reparti à la hausse. L'indice européen de l'électricité a ainsi franchi la barre des 700 euros le MWh contre environ 50 euros en moyenne sur les vingt dernières années.
Destruction de demande
Les opérateurs de marché européens sont de plus en plus nerveux alors que la saison de chauffe approche. « Compte tenu de la faible disponibilité du gaz, les prix vont devoir rester élevés assez longtemps pour qu'on commence à observer une nécessaire destruction de la demande », analyse-t-on chez ING.
Ce phénomène frappe d'ores et déjà dans l'industrie. Les prix de l'énergie sont prohibitifs pour de nombreux producteurs de zinc et d'aluminium, activités énergivores. Nyrstar va mettre en maintenance son usine de zinc aux Pays-Bas au 1er septembre et Slovalco s'apprêter à cesser toute son activité de production d'aluminium en Slovaquie.
Le renchérissement du gaz a un effet récessif sur l'économie européenne. La Bundesbank estime ainsi qu'une récession en Allemagne est de plus en plus probable. Au niveau mondial, le marché pétrolier anticipe une contraction de l'économie. C'est la raison pour laquelle le baril de brut a perdu jusqu'à 4 % ce lundi, autour de 90 dollars .
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