
Ceux qui étaient autour de la table du Conseil d’administration de la RATP ce jeudi 1er septembre s’en souviendront. Catherine Guillouard, la PDG, a laissé transparaître son émotion comme jamais au moment d’annoncer sa démission « pour raisons personnelles ». Elle quittera ses fonctions fin septembre. Cette fille unique, qui a grandi à Cannes, a choisi à 57 ans de lâcher les rênes du groupe de transport public parisien pour se consacrer à son rôle de « proche aidant » auprès de ses parents, loin de Paris et de la Régie. Une décision que cette patronne a prise en juillet. L’Etat a essayé de l’en dissuader, mais « ceux qui la connaissent savent son originalité, son caractère entier et sa capacité à prendre des décisions personnelles fortes », note une de ses proches.
Patronne de la RATP depuis 2017, date à laquelle elle a succédé à Elisabeth Borne, devenue ministre des transports, renouvelée en 2019 pour cinq ans, Catherine Guillouard fait partie des quelques femmes dont le nom revient systématiquement pour prendre la direction d’un grand groupe, surtout s’il a l’Etat comme actionnaire. L’énarque aux petites lunettes rondes a été citée pour Air France-KLM – où elle a travaillé dix ans –, Engie ou encore très récemment pour la direction d’EDF, que doit quitter prochainement Jean-Bernard Lévy.
L’été 2021, au micro de Léa Salamé (« Femmes puissantes »), cette admiratrice de Marguerite Yourcenar reconnaissait être ambitieuse, mais visiblement pas au point de sacrifier un moment important de sa vie personnelle. Une démarche rare parmi les patrons. Signe d’un changement d’époque ? Elle renonce à un salaire de 450 000 euros par an. Catherine Guillouard conservera toutefois ses responsabilités « non exécutives » , notamment ses mandats au conseil d’administration d’Airbus ou de KPN, l’opérateur de télécom néerlandais.
Une phase de transformation radicale
Ce départ ouvre une période d’incertitude à la RATP à un moment stratégique. D’abord à cause de la rentrée sociale. Les syndicats sont l’arme au pied en attendant « la décision du gouvernement de mettre ou pas la réforme des retraites sur la table », prévient Frédéric Ruiz, délégué syndical central CFE-CGC. La CGT, elle, annonce une grève le 29 septembre pour les revendications salariales.
L’entreprise traverse une phase de transformation radicale, que Catherine Guillouard a menée « avec efficacité » selon l’Etat – ou avec « brutalité » selon les syndicats. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, a loué sa « bonne gestion de l’un des premiers réseaux de transports au monde et la mise en œuvre du plan de décarbonation ». Pour la PDG, qui s’est exprimée dans un message aux salariés, « ces cinq années ont été une aventure humaine et collective formidable. Le groupe RATP est devenu le troisième opérateur de transport public urbain dans le monde. Ensemble, nous avons accéléré de manière considérable sa transformation pour en faire aujourd’hui un acteur incontournable en France comme sur la scène internationale. Nous avons posé les grands jalons pour être prêts à l’ouverture à la concurrence ».
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