Avant l’hiver, la ruée des entreprises vers les groupes électrogènes - Ouest-France

« C’est un truc de dingue. Il y a une forme de panique qui gagne les chefs d’entreprise » , observe Gilles Bontemps, directeur commercial de la filière française Pramac, fabricant et vendeur de groupes électrogènes. Tous les professionnels du secteur interrogés tiennent le même discours : la demande est très forte ces dernières semaines pour ces équipements qui permettent une continuité de l’alimentation électrique d’un bâtiment. Il y a les groupes électrogènes portables qui produisent un vrombissement d’enfer et les plus gros nommés stationnaires utilisés par le secteur professionnel.

Beaucoup de dirigeants redoutent, cet hiver, des délestages sur le réseau plongeant dans le noir leurs entreprises mais coupant aussi l’électricité alimentant des chambres froides ou les fours des fonderies. « Nous avons des demandes quotidiennes de sociétés qui souhaitent s’équiper ou au moins se renseigner. Il y a une vraie inquiétude des entreprises à assurer leur production », confirme Éric Hunault, à la tête du Mouvement des entreprises de France (Medef) en Mayenne et président du groupe Chaplain, spécialisé notamment dans la vente et la maintenance de groupes électrogènes.

Face à l’envolée de leur facture énergétique « parfois multipliée par dix », certaines entreprises espèrent « économiser » grâce à l’approvisionnement d’un groupe électrogène. L’achat et l’installation d’un tel équipement n’est pourtant pas dérisoire. Pour l’environnement mais aussi pour le portefeuille de l’entreprise.

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De nouveaux clients achètent des groupes électrogènes

Ainsi, un groupe électrogène d’une puissance de 50kva, suffisant pour alimenter en énergie une petite surface alimentaire, coûte 23 000 €, selon les données communiquées par la société Pramac. Ensuite, il faut l’alimenter en fioul ou en Gazole non routier (GNR) à raison de 8 litres par heure, soit environ 10 € par heure.

Des entreprises du secteur agroalimentaire ou de la santé sont déjà équipées. En revanche, de nouveaux clients frappent à la porte des vendeurs de groupes électrogènes. « En ce moment, nous avons des commandes de carrières, d’agriculteurs, des scieries ou encore des hypers et supermarchés », explique Éric Lemoine, directeur commercial de Gelec Energy, basé à Plérin (Côtes-d'Armor) et filiale du groupe 2AS.

Pour répondre à la forte demande, l’entreprise, qui compte 140 salariés, cherche même « à doubler les effectifs de son équipe de production ». Le rythme des livraisons doit s’intensifier d’ici à la fin du mois mais l’entreprise assure avoir anticipé. Même chose du côté du groupe aux origines italienne Pramac qui « s’appuie sur ses stocks » mais reconnaît que « les délais de livraison ne sont pas revenus à la normale depuis le Covid. »

Rapatriement de stocks depuis l’étranger

Un groupe électrogène a aussi besoin de composants électriques qui manquent déjà dans de nombreux pans de l’industrie. « On arrive à livrer mais la demande est tellement forte… C’est le branle-bas de combat pour rapatrier des stocks de nos usines européennes et asiatiques » , confirme Gilles Bontemps. Le directeur commercial se prépare aussi « au pic de la demande au cœur de l’hiver ». Pour l’heure, « ce sont les entrepreneurs prudents qui nous contactent. Mais d’autres vont nous solliciter en novembre ou décembre ».

Il y a aussi des chefs d’entreprise qui font réviser leur groupe électrogène délaissé depuis des années. « Des clients nous demandent de faire un bilan de leur groupe et de le remettre en état de fonctionnement », indique David Arguence, associé de Groupe Electro Service, jeune entreprise vendéenne spécialisée en maintenance de groupe électrogène. « On ne s’attendait pas à une demande aussi forte pour nos débuts », ajoute-t-il.

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