Search

Les électriciens agitent le spectre d'un « Lehman Brothers » de l'énergie - Le Monde

Et si l’industrie électrique et gazière était à la veille d’une crise aussi grave que celle de la banque Lehman Brothers, en septembre 2008, dont la faillite avait entraîné une débâcle financière sans précédent depuis la crise de 1929 ? Les entreprises et les gouvernements n’hésitent plus à évoquer ce spectre face à des acteurs du secteur de l’énergie parfois à court de liquidités. De plus en plus de pays européens doivent voler au secours de ces sociétés ébranlées par une flambée des prix encore accentuée par la récente fermeture du gazoduc Nord Stream 1, qui fournit du gaz russe à l’Europe du Nord.

Pour acheter de l’électricité sur les marchés à terme, et continuer de fournir leurs clients dans les mois à venir, les énergéticiens doivent passer par des chambres de compensation, comme le Nasdaq Clearing AB à Stockholm, qui garantissent la bonne fin des opérations en cas de défaillance d’un vendeur incapable de fournir ou d’un acheteur incapable de payer. Or le coût de cette couverture financière sous forme d’avance en argent liquide (remboursé à la livraison physique du courant), qui fluctue au jour le jour au gré des prix du marché, est devenu exorbitant.

« C’est une préoccupation grave des énergéticiens », a indiqué Kristian Ruby, secrétaire général d’Eurelectric, qui regroupe 3 500 entreprises de services aux collectivités européennes, dans un entretien au Financial Times. Centrica, maison mère de British Gas, recherche des milliards de livres pour assurer ses couvertures à venir, indique le quotidien britannique. Tous les grands groupes, comme le français EDF ou le finlandais Fortum, sont concernés. Même les sociétés les plus solides font face à « une énorme pression » en termes de paiement de garanties financières, souligne RBC Capital Markets. Le ministre finlandais de l’économie, Mika Lintilä, a agité le spectre d’« un moment “Lehman Brothers” de l’industrie énergétique » ; son collègue suédois des finances, Mikael Damberg, évoquait, dimanche, « des effets de contagion sur le reste du marché financier ».

Politique du sauve-qui-peut

Les Etats jouent les pompiers. Le groupe allemand Uniper, contrôlé à 70 % par Fortum, vient de demander à Berlin « une extension de la facilité de crédit », soit une rallonge de 4 milliards d’euros s’ajoutant aux 9 milliards octroyés fin juillet par la banque publique KfW. Premier importateur de gaz russe outre-Rhin et frappé par la baisse de 80 % des exportations de Gazprom vers l’Allemagne, l’Etat a même dû entrer à son capital (30 %). Pour son patron, Klaus-Dieter Maubach, il devra poursuivre son aide. L’entreprise, qui fournit des centaines de collectivités et de fournisseurs d’énergie, est « d’une importance capitale pour le développement économique du pays », a souligné le chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, pour justifier l’intervention de l’Etat.

Il vous reste 44.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Adblock test (Why?)

https://news.google.com/__i/rss/rd/articles/CBMiigFodHRwczovL3d3dy5sZW1vbmRlLmZyL2Vjb25vbWllL2FydGljbGUvMjAyMi8wOS8wNy9sZXMtZWxlY3RyaWNpZW5zLWFnaXRlbnQtbGUtc3BlY3RyZS1kLXVuLWxlaG1hbi1icm90aGVycy1kZS1sLWVuZXJnaWVfNjE0MDUzNF8zMjM0Lmh0bWzSAQA?oc=5

Bagikan Berita Ini

0 Response to "Les électriciens agitent le spectre d'un « Lehman Brothers » de l'énergie - Le Monde"

Post a Comment

Powered by Blogger.