Entamé fin septembre dans certaines centrales, le mouvement touche de plus en plus de salariés chargés de la maintenance. De quoi retarder leur remise en route alors que la France connaît une situation très tendue à l'approche de l'hiver?
Moins visible mais tout aussi inquiétant, le mouvement de grève pour des hausses de salaires dans les centrales nucléaires s'enracine et s'amplifie, nourri par la mobilisation dans les raffineries.
Depuis maintenant deux semaines, les syndicats reconduisent tous les jours la grève des personnels de maintenance dans plusieurs centrales à l'arrêt ou partiellement à l'arrêt: à Cattenom, Tricastin, Cruas, Bugey et à Gravelines, la plus puissante d'Europe de l'Ouest. Huit réacteurs sont concernés.
Ce mercredi, la mobilisation s’est étendue à l’appel de la CGT.
Le syndicat s'inscrit dans la revendication globale pour obtenir des augmentations de salaires dans un contexte d'inflation galopante. Et dans son communiqué la FNME-CGT annonce la couleur.
Alors que les salariés des raffineries mettent la France automobile à sec, ceux des centrales agitent le chiffon rouge du redémarrage des centrales. Un sujet hautement inflammable.
"L'impact de la grève dans les centrales nucléaires agit sur le redémarrage des réacteurs et contraint leur disponibilité tant attendue par la Première ministre" peut-on lire.
Retards pour les raccordements au réseau
Le moyen de pression est considérable: à l'approche de l'hiver, ces débrayages menacent le plan de marche d'EDF pour remettre en route les centrales nucléaires en cours de maintenance. Sur les 25 réacteurs nucléaires encore à l'arrêt ce lundi matin, 15 le sont pour contrôle ou réparation de soudures affectées par les corrosions.
Car les salariés en grève ne sont pas ceux des centrales en fonctionnement, ni les plus nombreux dans les centrales mais font partie des "équipes cruciales pour le bon avancement des travaux d’entretien des réacteurs à l’arrêt" avance Le Figaro.
Ainsi, à Gravelines (Nord), les employés en grève menacent de retarder le raccordement au réseau d'un des six réacteurs de 900 MW, qui sera arrêté ce week-end pour maintenance annuelle et doit être relancé avant la fin de l'année.
Baisse de la production?
Les centrales de Tricastin (Drôme), Cruas (Ardèche), Bugey (Ain), Cattenom (Moselle) subissent des retards dans les tests préalables à leur remise sur le réseau après des opérations de maintenance prévues ou des travaux afin de résoudre des problèmes de corrosion.
De quoi faire craindre une baisse de production au pire des moments? Selon le secrétaire FO du comité social et économique, Franck Redondo, un retard dans le raccordement n'aurait pas de conséquences sur les particuliers, mais entraînerait "des coupures" dans les entreprises.
"Les grèves peuvent avoir un impact sur certains travaux de maintenance", a indiqué EDF à l'AFP, sans être en mesure dans l'immédiat d'évaluer si le calendrier de retour au réseau de ces installations serait affecté par ces mouvements. Le cas échéant, EDF serait tenue de le communiquer.
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