CARTE. Où se trouvent les gisements de lithium en France ? - Ouest-France éditions locales

Le groupe de minéraux industriels Imerys a annoncé lundi 24 octobre 2022 un investissement d’un milliard d’euros pour exploiter pendant au moins 25 ans un gisement de lithium situé à Beauvoir, dans la commune d’Échassières, dans l’Allier.

Le lithium est utilisé par les constructeurs automobiles pour les batteries des véhicules électriques. Actuellement, la Chine a quasiment le monopole du marché du lithium et des batteries. La France et l’Union européenne manquent de cette matière première essentielle pour tenir l’objectif d’abandonner les voitures thermiques en 2035 et les remplacer par de l’électrique.

Du lithium français et européen

Nous avons des mines de lithium en France et nous allons les développer grâce au nouveau code minier​, a promis Emmanuel Macron le 17 octobre lors d’une visite au Mondial de l’auto. L’annonce d’Imerys vient traduire cette ambition.

L’exploitation du site de Beauvoir, qui héberge une carrière depuis 1850 pour extraire du kaolin, devrait débuter en 2027.

Mais quelles sont les ressources françaises de lithium ? Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), on trouve du lithium dans plusieurs sites en France, particulièrement dans le Massif central et en Bretagne.

Dans un rapport rendu public en décembre 2018, le BRGM faisait état de 527 occurrences de lithium en Europe, dont 39 projets ou gisements significatifs. L’Europe dispose donc potentiellement de lithium, contrairement au cobalt qui vient à 68 % du Congo…

Les pays les plus représentés sont l’Espagne, la Finlande, la France, l’Ukraine et le Portugal :

Lire aussi : Lithium, cobalt… Pourquoi ces métaux sont si stratégiques pour développer la voiture électrique

Six gisements significatifs en France

Le rapport du BRGM recense 41 « ressources et occurrences » de lithium en France. Parmi elles, le BRGM met en exergue certains sites pour leur potentiel : Beauvoir (Allier), Tréguennec Prat-ar-Hastel (Finistère), Richemont (Haute-Vienne), Montebras et le Brunet (Creuse).

Le BRGM estime également que d’autres découvertes sont probables dans « les alentours des districts connus », en particulier dans le Massif central. Il cite également la Montagne Noire, les Maures-Tannerons, les Vosges, les massifs cristallins externes des Alpes, et enfin en Bretagne, le sud du Massif Armoricain et le Léon.

Voici les sites recensés par le BRGM :

Le lithium se trouve dans des minéraux lithinifères très variés, qui nécessitent des procédés variés pour l’extraire et obtenir un concentré de lithium de bonne qualité. Il s’agit là d’un élément clé pour évaluer la rentabilité d’un gisement, car les coûts de l’extraction du lithium peuvent varier considérablement d’un procédé à l’autre.

Résistances sur le terrain

Parmi les 41 sites relevés par le BRGM, deux sont déjà exploités pour d’autres extractions que le lithium : Beauvoir (carrière de kaolin) et Montebras (carrière de feldspath). Deux autres gisements sont d’anciennes exploitations : l’ancienne mine d’or du Châtelet (Creuse) et l’ancienne carrière de la Chaumette (Lozère).

Pour les autres, d’éventuels projets d’extraction ne vont pas aller de soi, et devront faire face à des résistances sur le terrain. L’extraction du lithium et son traitement impliquent la construction d’installations industrielles et d’infrastructures, et l’utilisation de procédés chimiques complexes. Pas de quoi réjouir les riverains…

Le site de Tréguennec dans le Finistère contiendrait 66 000 tonnes de précieux lithium, mais est aussi classé zone Natura 2000, c’est-à-dire à forte biodiversité. Ses défenseurs se sont mobilisés dès février 2022, même si aucun projet d’extraction n’y est annoncé pour l’instant.

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