ENQUÊTE. « Noz m'a détruite » : plongée dans le système brutal du déstockeur « n° 1 en Europe » - Ouest-France

Les annonces ont été brusques. Samedi 3 septembre, 24 magasins Noz ont fermé définitivement leurs portes à 19 h 30. Sur la page Facebook de l’entreprise, la société indique en avoir fermé trois de plus samedi 8 octobre, portant ce total à 37 magasins depuis le début de l’année.

Selon de nombreuses sources internes, ce n’est que le début : entre 50 et 60 magasins sont encore sur la sellette, et pourraient baisser le rideau avant la fin de l’année. Contacté par Ouest-France, Noz n’a pas confirmé ou démenti, mais ne souhaite pas prendre la parole.

Le modèle du déstockeur est simple : acheter des lots d’invendus, partout sur la planète, pour les proposer à petits prix. La chaîne se revendique n° 1 en Europe du déstockage et assure viser la première place mondiale. En 2015, sur son site Internet, la marque revendiquait 256 magasins, pour un chiffre d’affaires de 442 millions d’euros. En décembre 2021, le nombre de magasins montait à 333. Sur la dernière mise à jour du site, on retrouve 303 magasins (37 fermetures et 7 ouvertures en 2022).

« Tout est très basique »

Ce coup d’arrêt de l’ancienne marque Le Soldeur pourrait surprendre. Créée en 1976 à Laval (Mayenne), l’entreprise a tout de la belle histoire. En dix ans, elle ouvre 10 magasins. En 2003, le centième, en 2018 le 300e. De son fondateur, Rémy Adrion, 72 ans, on connaît peu de choses. Fils d’ouvrier, il s’est hissé seul, selon Challenges, parmi les 300 premières fortunes françaises.

Le montage complexe des sociétés empêche de savoir s’il est le seul actionnaire de Noz, mais la cour d’appel de Rennes, dans un arrêt de juillet 2022, notait que les investigations menées auprès de la Brigade de Contrôle et de Recherches des Impôts révélaient que M. Rémy Adrion était le détenteur d’un grand nombre de parts dans les sociétés de l’enseigne.

À l’heure où l’inflation galope, les petits prix de Noz pourraient attirer de nombreux clients. Un paradoxe que réfute Frédéric Fessart, associé chez EY-Parthenon. Noz, par rapport...

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