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Grève dans les centrales nucléaires : quatre questions pour comprendre le conflit - Ouest-France

Il fait partie de ces nombreux conflits invisibles. Les conséquences de l’action de ces salariés sont moins « impactant » que ceux des raffineries mais depuis trois semaines, une partie du personnel des centrales nucléaires française est en grève. Les conséquences de leur grève seront visibles dans plusieurs semaines ou mois sur la disponibilité du parc nucléaire cet hiver.

Quelles centrales sont concernées ?

Samedi, un tiers des sites nucléaires d’EDF étaient touchés. Ce dimanche 16 octobre, la moitié est impliquée, soit 9 sites sur 18. Les centrales de Cruas (Ardèche), Tricastin (Drôme), Cattenom (Moselle), Saint-Alban (Isère) et Bugey (Ain) ont été les premières à entrer en grève, dès septembre. Jeudi 13 octobre, celle de Gravelines (Nord) a rejoint le mouvement. Il s’agit de la plus puissante d’Europe de l’Ouest. Vendredi matin, la centrale de Belleville-sur-Loire (Cher) est entrée dans la danse revendicative.

Ce dimanche 16 octobre, « deux autres sites ont rejoint le mouvement de grève : Paluel (Seine-Maritime) et Dampierre (Loiret) », d’après Julien Lambert, dirigeant fédéral et responsable des enjeux industriels à la Fédération nationale des mines et de l’énergie (FNME) CGT. Il estime « que d’autres pourraient suivre ». Des assemblées générales sont prévues ce lundi 17 octobre, à Saint-Laurent (Loir-et-Cher) et Chinon (Indre-et-Loir).

Lire aussi : Des centrales nucléaires toujours touchées par des grèves pour les salaires

Pourquoi les salariés sont-ils en grève ?

« Cela fait des mois que les salaires sont au cœur des revendications syndicales. Avec l’inflation et l’absence de hausse de salaire, la contestation s’est accélérée ces dernières semaines », explique Julien Lambert. Son syndicat demande une hausse de 200 € par mois des salaires pour tous. À Gravelines (Nord), les employés, en grève à l’appel de FO et de la CGT réclament une augmentation de 5 % de leur salaire brut.

Le représentant syndical dénonce aussi « une charge de travail qui s’est accélérée ces derniers mois pour répondre aux objectifs fixés par le Président Macron. »

Actuellement, 30 réacteurs seulement sur 56 fonctionnent dans le parc français, en raison de problèmes techniques ou d’entretien. « Nous allons passer dans les prochaines semaines environ 40, l’objectif est de passer à 45 en janvier », avait dit le président Emmanuel Macron dans une interview télévisée mercredi. « Cet objectif, tout indique que nous le tiendrons », a-t-il jugé. Au regard de l’étendue du mouvement, c’est moins sûr.

Quel est l’impact sur l’activité des centrales ?

Samedi, EDF a annoncé repousser le redémarrage de cinq réacteurs nucléaires. Ces retards vont d’un jour à près de trois semaines, selon les réacteurs. Les mouvements sociaux peuvent « avoir un impact sur le planning de retour en production de certains réacteurs », a indiqué une porte-parole d’EDF à l’AFP. Autre analyse possible de la situation. EDF s’appuie sur le contexte de grève pour faire passer des retards sur le retour en production de certains réacteurs.

Néanmoins, Julien Lambert confirme à Ouest-France que « plus de trois réacteurs nucléaires sont en baisse de charge en raison des mouvements de grève ». Ce qui implique une réduction de la production d’énergie. Conséquence, cela demande à EDF de puiser dans ses finances. « Pour répondre aux besoins d’équilibre, l’entreprise doit acheter de l’électricité sur d’autres marchés », informe le représentant FNME-CGT.

Si cette grève n’a pas d’incidence à ce stade pour le grand public, les effets pourront se ressentir cet hiver avec une moindre disponibilité de l’électricité en France.

Comment réagit EDF ?

Pas de communication officielle de l’énergéticien. Une réunion bilatérale entre la direction et les syndicats est prévue le mercredi 19 octobre. « Mais aucune date de négociation collective est fixée » déplore Julien Lambert. Cet attentisme de la part de l’énergéticien agace le syndicaliste. « C’est dommage qu’ils attendent que le conflit s’enlise pour réagir. Chaque jour de retard peut avoir un impact sur l’approvisionnement du marché de l’électricité. »

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