Le spectre d'une pénurie de produits alimentaires se dessine doucement à mesure que le pays s'enfonce dans la grève et la raréfaction du carburant.
"Pénurie" est décidément un mot auquel il va bientôt falloir s'habituer. Alors que 28,5% des stations-service françaises sont en rupture d'au moins un carburant, que la grève s'enlise et que les salariés de TotalEnergies maintiennent la pression, certains produits pourraient venir à manquer dans nos rayons. En cause : les difficultés d'approvisionnement en carburant des transporteurs routiers.
A lire aussi : CARTE. Pénurie d'essence : en Haute-Garonne, la liste des véhicules prioritaires et des stations réquisitionnées a été élargie
Ce mardi 11 octobre, une association réunissant 120 entreprises de transport frigorifique a mis en garde contre des "ruptures sur les produits alimentaires pour les Français" si les blocages venaient à perdurer. D'autant que les transporteurs frigorifiques sont doublement affectés : ils ont non seulement besoin de gazole pour rouler mais aussi de gazole non routier pour faire fonctionner leurs équipements frigorifiques.
"La chaîne logistique du froid", association qui regroupe 50 000 salariés et près de 100 000 camions frigorifiques, a ainsi alerté dans un communiqué "sur les risques de rupture de l'approvisionnement en produits frais et surgelés chez les clients des entreprises de transport : industriels, grande distribution, restauration hors domicile". Et de poursuivre : "les blocages des raffineries de pétrole en cours sur le territoire national confrontent les entreprises qui transportent des denrées périssables (...) à des difficultés grandissantes".
Les livraisons "sévèrement et généralement compromises" ce week-end
Valérie Lasserre, déléguée nationale de La Chaîne du froid, a d'autre part expliqué à BFMTV que 97 % des 120 entreprises adhérentes à sa société rencontraient des difficultés pour trouver du carburant ce jeudi 13 octobre. "Certains ne peuvent déjà plus assurer certains flux", a-t-elle prévenu.
A lire aussi : Pénurie d'essence : "On a aucun intérêt à plonger le pays dans le chaos", assure la CFDT-Energie
Les grossistes craignent aussi d'être impactés. Leurs livraisons vont être "sévèrement et généralement compromises à partir de vendredi" si la pénurie se poursuit, a alerté ce jeudi la Confédération des grossistes de France (CGF). "Au début de la semaine prochaine, on risque d’être confronté à des pénuries et des problèmes d’immobilisation de véhicule", a ainsi averti Christian Rose, directeur en charge du transport et de la logistique à la CGF.
À l’inverse, certains se veulent plus rassurants. Dominique Schelcher, le président de Système U, a assuré à l'antenne de franceinfo qu'il n'y avait "aucun signe à date" d'une pénurie dans ses enseignes et qu'il n'y avait "pas d'inquiétude à avoir". En effet, le dirigeant a précisé que Système U importait "du carburant étranger pour compenser les quantités qui ne sont pas disponibles".
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Pénurie d'essence : vers une rupture des produits alimentaires dans les grandes surfaces ? - LaDepeche.fr"
Post a Comment