La poursuite du mouvement de grève ce mercredi laisse craindre une pénurie de carburants pour les prochaines vacances scolaires, ce qui compliquerait lourdement les déplacements de nombreux Français sur le territoire à cette occasion.
Les vacances de la Toussaint se rapprochent, et avec cette échéance, c'est le spectre d'une pénurie de carburant qui se dessine. Cette année, cette pause automnale aura lieu, pour l'ensemble du territoire, du samedi 22 octobre au 7 novembre, soit dans dix jours à peine. Mais le mouvement social se poursuit dans les raffineries, entraînant de sérieux problèmes d'approvisionnement et des pénuries à la pompe pour les automobilistes. Au total, 31,3% des stations-service sont à sec ou manquent d'un ou plusieurs carburants, selon des chiffres communiqués par le ministère de la Transition écologique mardi.
Une situation qui ne pourra se débloquer du jour au lendemain dans les stations-service. D'après le directeur du raffinage Europe de TotalEnergies Jean-Marc Durand, interrogé mardi sur BFMTV, en cas de levée des "points de blocage" au niveau des raffineries, il faudrait compter "une grosse semaine" pour retrouver un rythme normal de livraison des stations-service en carburants.
2 à 3 semaines pour retrouver une offre d'avant-crise
"Si demain, les raffineries recommencent à travailler, cinq à dix jours devraient permettre de retrouver un bon niveau de livraison", selon Francis Pousse, président de la branche carburant du syndicat Mobilians qui fédère 5800 stations-service. En effet, les raffineries abritent des stocks de produits prêts à consommer qui sont actuellement bloqués. "Il faudrait 20 à 48 heures pour commencer à les envoyer dans les pipelines qui alimentent les 200 dépôts du territoire", nous a précisé le représentant des stations.
Ainsi, "en dix jours, on retrouverait une offre de 80 à 90% par rapport à la situation d'avant-crise, estime-t-il, avant d'ajouter: pour retrouver une situation d'avant-crise à 100%, en revanche, il faudrait deux à trois semaines".
Or ces estimations reposent sur l'hypothèse d'une reprise du travail, loin d'être évidente à l'heure actuelle. Malgré les menaces de réquisition brandies la veille par Elisabeth Borne, les salariés de TotalEnergies et d'Esso-ExxonMobil ont reconduit ce mercredi matin leur mouvement de grève. En parallèle, le gouvernement a mis sa menace à exécution et lancé une procédure de réquisition au dépôt de la raffinerie ExxonMobil de Gravenchon-Port-Jérôme.
Mais cette procédure ne pourra conduire à une reprise totale de l'activité. En effet, le préfet ne peut pas instaurer un service complet ou normal et doit se contenter d'un service minimum, dans le cadre de cette réquisition afin de ne pas porter atteinte au droit de grève.
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