« C’est un des changements les plus difficiles que nous ayons faits dans l’histoire de Meta », a concédé Mark Zuckerberg, mercredi 9 novembre, en annonçant 11 000 licenciements dans la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, qu’il a fondée en 2004. Cette vague de licenciements, qui représente 13 % des 87 000 employés, n’est certes pas la plus importante du secteur de la tech. Elon Musk, le nouveau propriétaire de Twitter, vient d’en réduire les effectifs de moitié. Mais les départs chez Meta sont le plan social le plus important des dernières années en valeur absolue dans cette industrie. Il est aussi symbolique : c’est la première fois que l’entreprise, fondée il y a dix-huit ans, licencie. Pour M. Zuckerberg, c’est un revers.
« Je veux assumer la responsabilité de cette décision et les raisons qui nous ont fait en arriver là », a écrit dans une lettre aux employés le dirigeant de 38 ans, se disant « désolé » pour les licenciés. Les salariés écartés recevront quatre mois d’indemnité, plus quinze jours par année d’ancienneté et leur assurance-santé sera conservée pendant six mois. Mais tous ont vu leur accès informatique aux données de l’entreprise coupé immédiatement, par souci de « sécurité », comme chez Twitter.
Pour expliquer la situation, Zuckerberg a reconnu avoir fait une « erreur » d’analyse, avoir trop investi après la pandémie de Covid-19, en raison de la hausse des usages en ligne et de l’e-commerce. « Beaucoup de gens – dont moi – prédisaient que cette accélération serait permanente. Malheureusement, cela ne s’est pas passé comme je l’avais prévu : non seulement l’e-commerce est revenu à sa tendance précédente, mais la dépression macroéconomique, le renforcement de la concurrence et la perte de signaux importants pour la publicité ont fait chuter nos revenus bien plus bas que je l’avais anticipé », argumente le dirigeant, faisant allusion au succès du réseau social TikTok ou à la limitation du ciblage publicitaire par Apple.
Spirale négative
Meta n’est certes pas la seule entreprise touchée par ces vents contraires : outre Twitter, le service de transport VTC Lyft et la solution de paiement Stripe vont licencier plus de 10 % de leurs salariés. Passé à 1,6 million d’employés, Amazon vient d’annoncer une « pause » des embauches. Même TikTok s’est réorganisé et a licencié quelques cadres en raison du ralentissement économique, selon le Financial Times. Le secteur de la tech a déjà supprimé plus de 100 000 postes cette année, plus que les 80 000 de 2020, année de la pandémie, selon le site Layoffs.
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