A la fin du mois de novembre, le risque de tensions sur le réseau électrique en janvier était « élevé ». Il apparaît désormais « moyen », selon la dernière analyse du gestionnaire du réseau de haute et très haute tension Réseau de transport d’électricité (RTE), publiée mardi 20 décembre. RTE estime ainsi :
« Sous réserve du maintien des efforts d’économies d’énergie, ces évolutions favorables permettent de réduire le risque pour la sécurité d’approvisionnement par rapport à l’anticipation de ces derniers mois, en particulier pour le mois de janvier (…) sans pouvoir l’exclure en cas de conditions météorologiques très défavorables. »
RTE a ainsi réduit le risque d’émission du signal Ecowatt rouge. Ce signal prévient de risques de coupures ciblées à moins de réductions substantielles de la consommation d’électricité, en particulier aux heures de pointe (entre 8 heures et 13 heures et entre 18 heures et 20 heures). Jusqu’au début de janvier, ce risque est quasi nul et se situe pour la deuxième partie de l’hiver « plutôt entre 0 et 3 signaux », a assuré Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE, mardi, contre 0 à 5 signaux initialement attendus sur l’hiver.
« La France aborde le cœur de l’hiver dans une situation plus favorable qu’au début de l’automne et mieux préparée à faire face aux situations de tension », affirme le gestionnaire. « Nous avons absolument les moyens d’éviter les coupures cet hiver », selon M. Veyrenc. « Les Français ont entendu les appels sur la sobriété, » s’est félicitée de son côté la première ministre, Elisabeth Borne.
Les stocks de gaz préservés
Cette évolution favorable est à mettre sur le compte d’une forte baisse de la consommation, qui est « désormais solidement établie », avec un recul de 9 % au cours des quatre dernières semaines. En outre, les stocks hydrauliques, qui avaient souffert de la sécheresse, ont pu être « reconstitués » au cours de l’automne, tandis que les stocks de gaz ont pu être préservés à la faveur des températures douces des mois d’octobre et de novembre.
Le niveau de remplissage des stocks gaziers atteint désormais 85 %, un taux « supérieur aux années précédentes », souligne RTE, qui maintient toutefois « sous surveillance » la seconde partie de l’hiver, et « surtout l’hiver 2023-2024 » en raison d’incertitudes sur l’approvisionnement en gaz en Europe – puisqu’il n’y aura plus de gaz russe ou presque pour remplir les réserves.
La France a également pu compter sur ses voisins européens, avec « un niveau record d’import [d’électricité] proche de 15 GW », atteint ces dernières semaines, l’équivalent de la puissance d’une dizaine de réacteurs de dernière génération.
« Remontée de la disponibilité nucléaire »
Cet automne et cet hiver, un nombre inédit de réacteurs nucléaires ont été à l’arrêt pour des raisons de maintenance ou des réparations liées au problème de « corrosion sous contrainte » découverts ou soupçonnés dans des tuyauteries cruciales pour la sécurité des centrales.
Avec encore seize réacteurs à l’arrêt sur cinquante-six mardi, la production nucléaire d’Electricité de France (EDF) atteindra cette année un plus bas depuis trente ans. Pour autant, « la remontée de la disponibilité nucléaire a eu lieu de manière conforme à nos prévisions », a souligné M. Veyrenc. Scrutée comme le lait sur le feu, la capacité disponible du parc nucléaire a ainsi dépassé 40 gigawatts (GW) dans la semaine du 12 décembre. Une disponibilité qui devrait atteindre 45 GW à la fin de janvier, selon RTE, sur une capacité totale installée de 61,4 GW.
Cependant, les mauvaises nouvelles continuent de s’accumuler pour EDF, lourdement endettée, qui a annoncé l’arrêt en 2023 de six nouveaux réacteurs pour de longues réparations « préventives » liées à ce risque de fissures sur les circuits de secours.
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