Dans le Paris-Metz, ce lundi de décembre, les deux contrôleuses sont excédées. Le matin même, des collègues ont essayé de les convaincre de ne pas faire grève à Noël ou au Nouvel an. Mais elles ne veulent rien entendre, blessées par la manière dont elles se sentent traitées par la direction de la SNCF. Et parfois, aussi, par les autres professions de l’entreprise. « Les conducteurs obtiennent ce qu’ils veulent lorsqu’ils font grève. Pas nous. Alors on ne lâchera pas », expliquent les deux agentes, qui affichent toutes deux vingt-trois ans de maison.
Les ASCT – agents du service commercial train –, le nom officiel des contrôleurs, que l’on appelle aussi chefs de bord, sont nombreux à être sur la même ligne. Voilà des mois qu’ils demandent que l’entreprise reconnaisse qu’ils ne sont pas des salariés « sédentaires » mais « roulants » et que, par conséquent, les primes qu’ils touchent à chaque voyage ou lorsqu’ils dorment loin de leur domicile pour cause de service soient en partie intégrées dans leur salaire, pour en lisser les variations.
« Mon salaire brut est de 2 250 euros mais, avec les primes, je gagne 3 200 euros net certains mois », explique Franck, trente-quatre ans de métier, croisé dans le TGV Paris-La Rochelle. Le brut est à moins de 2000 euros pour un contrôleur avec une vingtaine d’années d’ancienneté, le net grimpant à 2 800 euros avec les éléments variables. Des primes qui disparaissent pendant les vacances, les formations, les congés maternité, les arrêts maladie et, surtout, à la retraite.
Une trêve ?
Pour améliorer cette situation, des discussions sont en cours avec la direction depuis novembre. En plus des augmentations et primes issues des négociations salariales pour toute la SNCF, l’entreprise a fait des pas dans la direction des contrôleurs en améliorant le déroulement de leur carrière (« on pouvait rester bloquer quatorze ans à un même échelon », explique Franck), en leur proposant de se réorienter vers un autre métier s’ils le souhaitent et en augmentant leur prime de chef de bord de 600 euros brut par an, qui seront partiellement intégrés à leur salaire en 2024.
« Pourquoi en 2024 ? » s’agacent Catherine et Jennifer dans le Paris-Metz. « On a déjà fait un week-end de grève et cela fait un mois et demi qu’on négocie, tout ça pour obtenir 38,50 euros par mois, ça ne passe pas », soupire Nicolas, un des piliers du Collectif national ASCT (CNA), qui centralise les revendications.
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