Ce tassement sera suivi d'un rebond de la croissance à 1,2% en 2024 et à 1,8% en 2025.
La croissance de l'économie française connaîtra une nette baisse de régime en 2023, toujours affectée par la crise énergétique et l'inflation, avant de rebondir sur les deux années suivantes, a projeté la Banque de France samedi. La hausse du produit intérieur brut (PIB) va fortement décélérer, de 2,6% en 2022 à 0,3% en 2023, selon le scénario «le plus probable» retenu pour les projections macroéconomiques des trois prochaines années de la banque centrale française.
Ce tassement sera suivi d'un rebond à 1,2% en 2024 - moins que le +1,8% anticipé précédemment, car «l'hiver 2023-24 pourrait encore être un peu compliqué dans le contexte de la crise énergétique», selon son directeur général, Olivier Garnier. La reprise se poursuivra en 2025 avec une croissance attendue à 1,8%.
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Ces prévisions restent toutefois sujettes à une forte incertitude en raison de la grande volatilité des prix de l'énergie, des tensions géopolitiques, surtout la guerre en Ukraine, et de l'évolution de la situation sanitaire en Chine avec le Covid-19, a souligné la Banque de France. C'est pourquoi elle publie pour l'an prochain une fourchette de l'évolution du PIB comprise entre -0,3% et +0,8%.
Les prix du pétrole et du gaz resteront élevés
Dans tous les cas, l'institution se montre plus pessimiste que le gouvernement, qui prévoit 2,7% de croissance pour cette année et 1% en 2023. «On n'exclut pas une récession, mais s'il y a récession, elle sera limitée et temporaire», a estimé Olivier Garnier. S'ils vont quelque peu s'assagir, les prix du pétrole et du gaz resteront élevés et continueront à nourrir l'inflation, comme les prix de l'alimentation qui se sont emballés aussi.
La hausse des prix s'élèverait à 7,3% fin 2022 et atteindrait un pic au premier semestre 2023 (6% sur l'année comme en 2022 en moyenne annuelle) avant de refluer à 4% en fin d'année prochaine et de revenir aux alentours de 2% vers fin 2024-25. Pour mesurer l'inflation, la Banque de France utilise l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui permet la comparaison entre pays européens et accorde une place plus importante aux prix de l'énergie que l'indice des prix à la consommation utilisé par l'Insee et le gouvernement français.
Face à l'inflation, après avoir déjà relevé à quatre reprises ses taux d'intérêt directeurs depuis l'été, la Banque centrale européenne (BCE) est prête «à aller au-delà pour vaincre l'inflation», même si l'objectif «n'est évidemment pas de provoquer une récession», a averti samedi dans un entretien au Journal du Dimanche le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
«Nous avons agi vite et fort depuis le printemps, lorsque nous avons vu que l'inflation énergétique importée se diffusait dans le reste de l'économie», a-t-il défendu, tandis que la hausse des prix en zone euro a atteint 10,1% en novembre sur un an.
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«Nos taux d'intérêt ont donc déjà été relevés à quatre reprises successives, passant de -0,5% à 2%. Et nous sommes prêts à aller au-delà pour vaincre l'inflation, même si notre objectif n'est évidemment pas de provoquer une récession», a-t-il expliqué en relevant que «pour qu'une politique monétaire anti-inflationniste produise ses effets», il faut entre 18 mois et deux ans. Selon François Villeroy de Galhau, «une inflation sous contrôle aidera au retour de la confiance. Elle permettra aussi de reprendre la croissance du pouvoir d'achat des ménages qui entre 2015 et 2021 avait crû en moyenne de 8%».
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