Orange avec Media Services, publié le mardi 17 janvier 2023 à 11h14
Alors que certains automobilistes prennent d'assaut les stations-services pour parer à d'éventuelles pénuries en raison de la mobilisation contre la réforme des retraites, le porte-parole de l'industrie pétrolière en France les appelle à ne pas céder à la panique. "Faites-nous confiance, on arrivera à approvisionner les stations-services normalement, quelles que soient les conséquences du mouvement social", a-t-il assuré mardi matin sur franceinfo.
Face à la crainte de pénurie en perspective de la mobilisation contre la réforme des retraites, les Français se ruent à la pompe à essence ces derniers jours.
Le secteur pétrolier est en effet lui aussi visé par des appels à la grève jeudi 19 janvier.
En conséquence, quelque 3,75% des quelque 10.000 stations-service françaises étaient à court soit d'essence, soit de gazole lundi matin 16 janvier. Ces chiffres restent loin des plus de 40% observés en moyenne nationale au pic de la grève des raffineries chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil en octobre, avec des pénuries qui ont été plus graves encore dans certaines régions. Mais ils sont supérieurs aux 0,5% observés par exemple le lundi 2 janvier.
Cette moyenne nationale masque par ailleurs des disparités régionales : près d'une station sur cinq était affectée lundi dans les Yvelines (18%) et plus d'une sur dix (13%) dans le Pas-de-Calais. Dans ces deux départements, 5% des stations étaient à sec, c'est-à-dire n'avaient ni gazole, ni essence. Dans quatre autres départements (Hauts-de-Seine, Loir-et-Cher, Mayenne et Essonne), des pénuries de carburant affectent entre 10 et 11% des stations.
Dans ce contexte, le porte-parole de l'industrie pétrolière en France a appelé les automobilistes à ne pas céder à la panique. "Faites-nous confiance, on arrivera à approvisionner les stations-services normalement, quelles que soient les conséquences du mouvement social. Mais en revanche, si vous allez tous faire le plein, on ne saura pas suivre", a prévenu mardi matin sur franceinfo Olivier Gantois, président de l'UFIP Énergie Mobilité, qui représente le secteur pétrolier en France. Ce porte-parole de l'industrie pétrolière en France a appelé les automobilistes à ne pas céder à la panique
"Au mois d'octobre, quand il y a eu des problèmes d'approvisionnement, malgré les files d'attente, on a livré 97% des carburants qu'on avait livrés l'année précédente. Donc on a pu livrer autant de carburants que d'habitude, simplement les achats de précaution assèchent les stations-services extrêmement rapidement", a-t-il précisé. "Ces fameux stocks de carburants, dans tous les points du territoires ont été reconstitués. Donc, nous avons aujourd'hui une situation de stocks de carburants qui est revenue à la normale", a-t-il insisté.
Contre la réforme des retraites, le syndicat CGT de la branche pétrole prévoit des grèves les 19 et 26 janvier, ainsi que le 6 février avec "si nécessaire, l'arrêt des installations de raffinage". Mais pour Francis Pousse, président de l'organisation patronale Mobilians, qui représente des stations indépendantes, cet appel à bloquer les expéditions des raffineries "ne peut pas handicaper les stations-service puisqu'en fait, la livraison des stations dépend surtout des 200 dépôts, plutôt que des raffineries. Or, les dépôts sont pleins, et la partie stratégique, les 'stocks d'Etat' sont entièrement remplis aujourd'hui", a-t-il expliqué sur BFMTV.
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