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Le Cac 40 finit en hausse de 2%, mais les banques européennes ont bien du mal à rebondir - Investir

La faillite de Silicon Valley Bank (SVB) aux Etats-Unis et ses répercussions en Europe, avec l’effondrement en Bourse hier des actions Credit Suisse, montre, au fond, qu’une banque non systémique n’existe pas dans un système qui marche à la confiance. Quand elle rompue, à cause d’une gestion branquignolesque dans une banque régionale américaine à qui le régulateur a lâché la bride parce que pas assez grosse pour provoquer un effondrement du système financier, la peur traverse les océans, s’installe et a bien du mal à se dissiper. La suspicion devient un réflexe défensif. Surtout quand elle frappe un secteur aussi obscur que les banques.

Oddo BHF a, par exemple, décidé aujourd’hui de retirer les banques KBC et Intesa Sanpaolo de la liste de ses valeurs favorites européennes après avoir revu, hier, sa recommandation sur le secteur bancaire de « surpondérer » à « sous-pondérer ». Le chef de la stratégie de la banque privée Oddo BHF, Thomas Zlowodzki, explique que « les faillites qui se sont succédé en quelques jours aux Etats-Unis avec la Silvergate Bank le 8 mars, la Silicon Valley Bank le 10 mars et la Signature Bank le 12 mars posent des questions importantes sur les besoins de financement des entreprises américaines et sur l’impact dans les bilans bancaires des portefeuilles obligataires après la hausse des taux massive intervenue depuis 2021, questions qui n'ont pas trouvé de réponse à ce jour. »

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L’indice européen des banques, après une chute de 7% hier, finit en hausse limitée de 1% (+3,7% au plus haut du jour), avec notamment, en son sein, de nouvelles baisses pour Banco de Sabadell (-10,5% hier), Deutsche Bank (-9%) ou encore Société Générale (-12%), plus forte baisse du Cac 40. L’indice vedette de la Bourse de Paris, qui a plongé de 3,5% hier, a tout de même repris 2,03% à 7.025,72 points, porté par les gains d’Hermès (+4,7%), Dassault Systèmes (+4,2%), LVMH (+3,5%) ou encore L’Oréal (+3,4%).

Credit Suisse, l’« usual suspect »

La crainte, notamment, de voir la vague de faillite outre-Atlantique atteindre les côtes européennes fait surtout des dégâts chez les banques jugées les plus fragiles, Credit Suisse étant l’une des « usual suspects ». La réputation de la banque helvète a été entachée par toute une série de scandales. « Les manquements de Credit Suisse incluent une condamnation pénale pour avoir permis à des trafiquants de drogue de blanchir de l'argent en Bulgarie, un enchevêtrement dans une affaire de corruption au Mozambique, un scandale d'espionnage impliquant un ancien employé et un cadre et une fuite massive de données clients vers les médias, récapitule l’agence d’informations Bloomberg. Son association avec le financier en disgrâce Lex Greensill et la société d'investissement en faillite Archegos Capital Management basée à New York a aggravé le sentiment d'une institution qui n'avait pas une prise ferme sur ses affaires. De nombreux clients fatigués ont voté avec leurs pieds, entraînant des sorties de clients sans précédent fin 2022. »

Sorties qui ont été amplifiées par les hausses de taux qui conduisent globalement les clients des banques à retirer leur argent des comptes bancaires non rémunérés pour le placer dans des fonds monétaires. Ce reroutage gagne en intensité actuellement, Goldman Sachs disant aujourd’hui constater que les dépôts quittent les banques américaines au profit d’entrées importantes et croissantes sur l’obligataire depuis la semaine dernière, les particuliers et investisseurs recherchant la sécurité.

La BNS et la BCE en soutien « si nécessaires »

Les retraits massifs sont à l’origine la faillite de la banque californienne SVB qui, à cause d’une gestion du risque de duration inexistante, a dû vendre à perte des obligations achetées avec l’argent de ses clients - dont la valeur s’est dépréciée avec les hausses de taux - pour pouvoir honorer les sorties de fonds. Cela dit, contrairement à Silicon Valley Bank, puisque Credit Suisse est une banque d'importance systémique, elle doit respecter une réglementation différente, plus sévère en termes de liquidités et de solidité du capital. Au quatrième trimestre, le CET1 de la banque suisse s’élevait à 14,1%, dans la moyenne européenne. Le ratio de liquidités était, lui, de 144%. Il s’est depuis amélioré pour avoisiner les 150%.

Credit Suisse, tombé hier à un nouveau plus bas historique de 1,55 franc suisse en séance (-30% au plus bas avant de finir à -24%), est tout de même parvenu à rebondir de 19% aujourd’hui (+32% au plus haut du jour). Hier, la banque centrale suisse et la Finma, l’autorité locale de surveillance des marchés financiers, sont intervenues pour déclarer que Credit Suisse répondait aux exigences en matière de capital et de liquidité imposées aux banques systémiques et que la BNS fournirait des liquidités à la banque en cas de besoin. Elles ont également indiqué qu’il n’existait « aucun risque de contagion directe entre les problèmes auxquels sont confrontés certains établissements bancaires aux États-Unis et le marché financier suisse. »

Ce matin, la banque helvète a publié un communiqué dans lequel le groupe indique avoir pris des actions « décisives » pour renforcer sa liquidité. Elle a annoncé un emprunt jusqu’à 50 milliards de francs suisses à la BNS sous forme de facilité de crédit, le rachat de certains de ses titres de créance jusqu’à 3 milliards de francs suisses. Cette décision « indique que la banque est en mesure d'agir sur les opportunités du marché pour acquérir sa propre dette à des prix de marché attractifs pour soutenir la position en fonds propres », explique un analyste.

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La Banque centrale européenne, qui « surveille attentivement les tensions actuelles sur les marchés et se tient prête à prendre les mesures nécessaires pour la stabilité des prix et du système financier dans la zone euro », n’est pas inquiète outre mesure de la défiance actuelle sur les banques, au point qu’elle a décidé de relever aujourd’hui, comme prévu, ses taux directeurs de 50 points de base pour les porter dans une fourchette de 3 à 3,75% pour continuer à combattre l’inflation qui, aujourd’hui encore, reste quatre fois supérieure à sa cible de 2%. Le taux de dépôt est passé à 3%, le taux de refinancement à 3,5% et celui de la facilité de prêt marginal à 3,75%. La BCE estime que le secteur bancaire européen est résilient, avec des positions fortes en capital et liquidités. Elle a tout de même fait savoir qu'elle fournirait un soutien au système financier si nécessaire.

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