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L'Algérie, l'Irak et les pays du Golfe s'accordent sur une importante réduction de leur production de pétrole - Le Monde

Une raffinerie de pétrole près d’Alger, en février 2022.

L’Irak, l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Oman et le Koweït ont annoncé, dimanche 2 avril, une réduction dès mai de leur production de pétrole, les géants pétroliers du Golfe évoquant une « mesure de précaution » visant à stabiliser le marché. Cette coupe, qui perdurera jusqu’à la fin de l’année, signifie au total une baisse de la production d’environ 1 million de barils par jour (bpj), soit la plus importante réduction depuis octobre.

Ryad va réduire sa production de 500 000 bpj, l’Irak de 211 000, les Emirats de 144 000, le Koweït de 128 000, l’Algérie de 48 000 et Oman de 40 000, ont déclaré ces pays via leurs agences de presse officielles respectives. Ces baisses auront lieu « en coordination avec certains pays membres de l’OPEP [Organisation des pays exportateurs de pétrole] et non membres de l’OPEP », selon le ministère algérien de l’énergie.

A ceci se rajoute l’annonce par le vice-premier ministre russe chargé de l’énergie, Alexandre Novak, que Moscou continuerait de réduire sa production de pétrole brut de 500 000 bpj jusqu’à la fin de l’année. Membre de l’OPEP +, la Russie a évoqué une période d’« incertitude » sur le marché de l’or noir, évoquant une « action responsable et préventive ».

Ces annonces interviennent à la veille d’une réunion par visioconférence du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC), un panel de l’OPEP +. En février, les membres du JMMC avaient « réaffirmé leur engagement » envers l’accord décidé en octobre, qui les avait engagés à une coupe drastique de leur production de 2 millions de bpj pour soutenir les prix. Il s’agissait alors de la plus importante réduction depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Un camouflet pour Washington

Cette nouvelle baisse de la production, qui s’ajoute à celle décidée en octobre, intervient malgré des appels des Etats-Unis à augmenter le nombre de bpj, alors que la Chine, le pays le plus gourmand en pétrole, rouvre son économie après s’être repliée sur elle-même pendant la pandémie de Covid-19. « Puisque l’économie mondiale reprend, la consommation aussi. Et c’est pour cela que nous voudrions voir l’offre être au niveau de la demande », avait ainsi déclaré en mars Jose Fernandez, sous-secrétaire d’Etat américain pour les affaires économiques, en marge d’une conférence sur l’énergie à Houston, au Texas. L’annonce d’une coupe dans la production en octobre avait été vécue comme un camouflet par Washington, qui redoutait une envolée des prix des carburants sur fond d’inflation élevée.

Cette fois, selon un haut responsable du ministère saoudien de l’énergie, cité dimanche par l’agence SPA, il s’agit d’une « mesure de précaution visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier ». Le ministre émirati de l’énergie, Souhail ben Mohammed al-Mazrouei, a évoqué quant à lui « une initiative volontaire », selon l’agence de presse officielle WAM. Les mêmes termes ont été peu ou prou repris par le ministère algérien de l’énergie, qui a indiqué que la baisse relevait d’une « réduction volontaire » et d’une « mesure préventive », d’après l’agence APS.

L’OPEP, créée en 1960 et qui a son siège à Vienne depuis 1965, vise à « coordonner les politiques pétrolières » de ses membres pour assurer « des prix équitables et stables aux producteurs ». Elle forme l’OPEP + en incluant de nouveaux alliés, dont la Russie et Oman.

Le Monde avec AFP

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