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Bruxelles confirme la résilience de l'économie européenne - Les Échos

Des prix de l'énergie orientés à la baisse, des goulets d'étranglement qui se résorbent progressivement, la mise en place du plan de relance post-Covid, un marché de l'emploi très solide : l'économie européenne a plutôt bien traversé l'hiver. Elle n'a en tout cas pas connu la récession qu'on pouvait redouter à l'automne 2022, avec une progression du PIB de 0,3 % pour l'UE et de 0,1 % pour la zone euro au premier trimestre 2023.

A partir de ce début d'année meilleur que prévu, la Commission européenne a relevé ce lundi sa prévision de croissance pour l'UE à 1 % pour l'ensemble de l'année 2023, et même 1,1 % pour la zone euro. L'an prochain, l'Union devrait voir son économie progresser d'encore 1,7 %, la zone euro de 1,6 %. La France devrait faire mieux que l'Allemagne en 2023 (0,7 % contre 0,2 %) et aussi bien en 2024 (1,4 % pour les deux économies).

Cette année, seules la Suède et l'Estonie devraient connaître un recul de leur PIB (de respectivement 0,5 % et 0,4 %). Les pays méditerranéens sont tous au-dessus de la moyenne : Grèce et Portugal à 2,4 %, Espagne à 1,9 %, Italie à 1,2 %.

Inflation persistante

Paolo Gentiloni, le Commissaire à l'Economie, s'est en outre félicité de la très bonne tenue du marché de l'emploi, avec un taux de chômage tombé à 6 % dans l'UE en mars 2023, un record. Le point noir de ces prévisions reste l'inflation. Certes, elle commence à refluer grâce à la baisse des prix de l'énergie mais l'inflation sous-jacente reste élevée, à 7,6 % en mars dans la zone euro. Le taux d'inflation devrait se monter à 5,8 % en 2023 dans la zone euro, et même 6,7 % dans l'Union. Dans quatre pays d'Europe centrale, il sera à deux chiffres cette année.

L'augmentation du salaire minimum dans de nombreux Etats membres et les revendications salariales des syndicats , alors que les feuilles de paie ne suivent pas la hausse des prix, pourraient continuer de l'alimenter. Paolo Gentiloni recommande depuis des mois aux Etats membres de réorienter les dispositifs de soutien aux ménages vers les plus vulnérables, de manière à ne pas contrarier les efforts de la Banque centrale européenne pour juguler l'inflation.

Endettement en baisse

La Commission reste prudente dans ses prévisions, compte tenu de l'incertitude géopolitique et des risques d'instabilité financière dont l'Europe a jusqu'ici été préservée. Alors que Bruxelles vient de présenter sa proposition de réforme du pacte de stabilité , Paolo Gentiloni voit l'endettement consolidé de l'UE tomber en dessous de 83 % du PIB en 2024, mais rester autour de 90 % pour la zone euro, au-dessus du niveau d'avant la pandémie. Il souligne « la grande hétérogénéité des trajectoires » entre Etats membres, ce qui peut être lu comme un grand euphémisme. Le nombre d'Etats membres avec un déficit supérieur au seuil de 3 % du PIB devrait passer de 11 en 2022 à 14 en 2023, avant de retomber à 10 en 2024.

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