
Lundi 15 mai, Emmanuel Macron dîne à Versailles, où se tient le sommet Choose France, avec le deuxième homme le plus riche du monde, Elon Musk, médiatique patron de Tesla, de Space-X et propriétaire de Twitter. A leurs côtés, quelque 200 autres grands patrons et investisseurs. « Nous avons une stratégie, nous avons un plan, nous le déroulons », harangue le président français devant les businessmen réunis dans l’écrin de l’Orangerie.
Puis il lance quatre mots : « Skills, speed, ambition, intelligence » (« compétences, vitesse, ambition, savoir-faire »), avant d’ouvrir le repas dans une ambiance « studieuse et délicieuse », selon l’un des convives assis devant une assiette de veau et de légumes de printemps.
A l’heure du souper, les Français voient, eux, au journal télévisé de 20 heures de TF1, un président installé à l’Elysée. Cet entretien au ton de conquête électorale, enregistré un peu plus tôt dans la journée, s’ouvre sur le soutien militaire de la France à l’Ukraine et prétend livrer deux bonnes nouvelles : l’annonce d’une baisse d’impôts de 2 milliards d’euros concentrée sur « les classes moyennes » d’ici à 2027, et l’horizon d’une inflation absorbée « d’ici à l’automne ».
Après trois prises de parole dans la presse économique – Challenges, le Financial Times et L’Opinion – en cinq jours, Emmanuel Macron s’adresse sur TF1 à ces Français « qui travaillent dur et veulent bien élever leurs enfants » – aux commerçants, aux salariés et aux entrepreneurs… A « ceux qui n’y arrivent plus », « qui ont baissé la taille du caddie » et « se privent de petits plaisirs », selon ses mots.
Dans les rayons des supermarchés, la hausse des prix a atteint près de 15 % sur un an en avril, malgré le « panier anti-inflation » en place depuis deux mois. Emmanuel Macron dit vouloir « remettre un peu tout le monde autour de la table pour essayer de baisser certains prix », avec en ligne de mire les industriels de l’agroalimentaire, suspectés de gonfler leurs marges, que le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, doit rencontrer mercredi à Bercy.
« Pas de tête-à-queue »
En une vingtaine de minutes, le président de la République défend la « constance » d’une politique économique qui ne varie pas depuis six ans. « Même quand il y a des contestations, les investisseurs voient qu’on ne change pas. On ne fait pas de tête-à-queue », plaide le chef de l’Etat, qui revendique une action d’un seul bloc, où la réforme des retraites ne constituerait pas une rupture. « C’est un tout », insiste-t-il. « Comme elle est impopulaire, tout le monde s’est débiné », accuse celui qui se dit prêt à se mouiller et jugeait, fin avril dans Le Parisien, que son erreur avait été « de ne pas être assez présent pour donner une constance ».
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