Un mouvement de grève inopiné des salariés de Getlink, la société gestionnaire du tunnel sous la Manche, a entraîné la fermeture de l’ouvrage, dans lequel plus aucun train ne passe depuis jeudi 21 décembre à midi.
Tous les trains Eurostar circulant dans le tunnel ainsi que les navettes transportant des voitures et des camions sont donc bloqués jusqu’à nouvel ordre, alors que les premiers départs ont déjà commencé pour les fêtes.
La grève, déclenchée par les syndicats français, a entraîné « l’interruption complète du service et la fermeture de nos terminaux en France et au Royaume-Uni », a rapporté Getlink – la maison mère d’Eurotunnel – dans un communiqué. « Les organisations syndicales ont rejeté la prime exceptionnelle de 1 000 euros annoncée en fin d’année par la direction et appelé à la grève pour en demander le triplement », a poursuivi la direction. « Cette forte mobilisation n’est pas une surprise », a souligné pour sa part l’intersyndicale, regroupant les six syndicats d’Eurotunnel (FO, CGT, Sud-Rail, CFE-CGC, CFDT et SACDC), dans un communiqué. « Depuis plusieurs mois, toutes les organisations syndicales confondues ont alerté la direction générale sur la terrible dégradation du climat social », écrit-elle. Elle a déclaré être reçue par la direction jeudi à 16 h 30.
Le ministre des transports, Clément Beaune, a jugé sur X que « le blocage du tunnel sous la Manche [était] inacceptable » et qu’une « solution [devait] être immédiatement trouvée ».
Panique des passagers
L’annonce de l’annulation des trains de l’après-midi en direction de Paris, Bruxelles et Amsterdam de la gare de St Pancras, à Londres, a provoqué la panique des passagers, d’après une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) présente sur place. Les agents d’accueil et de sécurité de la gare – qui semblaient tout aussi pris au dépourvu – ont même dû faire sortir les passagers qui avaient déjà passé les contrôles de sécurité et patientaient sur le quai.
Les nombreux voyageurs qui prévoyaient de regagner la France ou la Belgique pour les fêtes ont tenté de changer leur billet pour le lendemain, ou de réserver en catastrophe l’un des vols encore disponibles au départ de la capitale britannique.
En gare de Lille-Europe, Nick, un Britannique de 45 ans, tentait de comprendre ce qu’il se passait. « On ne sait pas comment on va rentrer à Londres aujourd’hui. Et vu l’e-mail qu’on a reçu, on dirait qu’il n’y aura plus de trains pour la journée », pestait-il.
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