:quality(70):focal(2383x1933:2393x1943)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/3X7Q6NNE2BC5VPLEDTCP2ZNVKA.jpg)
Inflation ralentie et rebond de la consommation, rien ne rassure des marchés très inquiets avant le vote
Hors crise politique, les deux indicateurs publiés ce vendredi 28 juin par l’Insee auraient pu réjouir les marchés : l’inflation a de nouveau ralenti en juin à son plus bas niveau depuis septembre 2021, à + 2,1 % sur un an et des prix quasi stables sur un mois. L’inflation décroît bien plus vite que ce que prévoyait l’Insee, qui en février pronostiquait +2,6 % en juin. Et la consommation des ménages a nettement redémarré en mai (+ 1,5 % en volume sur avril), après une chute de 0,9 % le mois précédent, même si sur un an elle reste en petite forme (+ 0,9 %).
Pourtant les inquiétudes politiques priment et la Bourse de Paris de nouveau ouvert dans le rouge vendredi. L’indice CAC 40, qui était au-dessus des 8 000 points le 7 juin, est retombé vendredi matin à 7 493 points, encore plus bas que lors du plongeon qui a suivi l’annonce de la dissolution. Soit une chute de plus de 6 % en vingt jours. L’écart de taux d’intérêt entre la dette française et la dette allemande sur 10 ans, le «spread», a continué à grimper à un niveau jamais atteint depuis douze ans.
Seulement 32 % des Français jugent opportun de réaliser des achats importants
Les marchés financiers mondiaux, qui scrutent l’élection française, n’osent faire aucun pari. «Nous ne connaîtrons pas les résultats complets avant le second tour, le 7 juillet, mais cela nous donnera une meilleure idée des résultats probables en termes de majorité, s’il y en a une», écrivent dans une note ce vendredi les économistes de la Deutsche Bank. «Avant le premier tour de dimanche, les actifs français ont continué à perdre du terrain, le spread franco-allemand à 10 ans clôturant au-dessus de la barre des 80 points de base pour la première fois depuis 2012. En termes absolus, l’OAT (l’obligation assimilable au Trésor, ndlr) française à 10 ans a augmenté de 3,8 points de base pour atteindre 3,26 %, son plus haut niveau depuis novembre. Les actions ont également reculé, avec un CAC 40 en baisse de 1,03 %, ce qui signifie qu’il est maintenant à moins de 0,4 % d’une valeur de 1,5 milliard d’euros.»
Autre indicateur défavorable publié mercredi, le moral des ménages, qui mesure leur confiance dans l’économie future et leur capacité à maintenir leur niveau de vie, s’est dégradé en juin, à 89, en retrait d’un point par rapport à mai, et reste toujours très en dessous de sa moyenne de longue période, fixée à 100. L’attentisme domine chez les Français interrogés, dont seulement 32 % jugent opportun de réaliser des achats importants. Signe de leur morosité, leur opinion sur leur capacité d’épargne future a également nettement diminué, tout comme leur vision de leur niveau de vie futur, les pessimistes l’emportant désormais sur les optimistes. Une part croissante anticipe une accélération des prix au cours des 12 prochains mois, ce qui aggrave leurs inquiétudes sur leur pouvoir d’achat, même si celles concernant le chômage reculent légèrement. A noter que les réponses à cette enquête ont été collectées du 28 mai au 17 juin 2024, donc en partie après l’annonce de la dissolution.
Et pourtant, l’inflation confirme sa lente décrue. Il y a un an, en juin 2023, elle atteignait encore 4,5 %. Le repli de juin s’explique à la fois par un ralentissement de la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. Le coût des produits alimentaires a grimpé de 0,8 % sur un an en juin, contre 1,3 % en mai, celui de l’énergie a pour sa part crû de 4,8 %, alors qu’il progressait encore de 5,7 % un mois plus tôt. Pour mémoire, en février 2023 l’inflation avait atteint un sommet de 7,3 % sur un an.
Pour aller plus loin :
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Inflation ralentie et rebond de la consommation, rien ne rassure des marchés très inquiets avant le vote - Libération"
Post a Comment