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Brexit : Londres espère négocier une union douanière avec Bruxelles

Le ministère britannique en charge du Brexit aimerait obtenir la mise en place d'une union douanière temporaire une fois le Royaume-Uni sorti de l'UE. Les experts se montrent très sceptiques et Bruxelles fait la sourde oreille... 

Le gouvernement britannique espère toujours parvenir à négocier Bruxelles une sortie en douceur de l'Union europénne. Le ministère chargé du Brexit a annoncé ce mardi qu'il comptait pour cela parvenir à négocier la mise en place d'une «union douanière temporaire» après la sortie du Royaume-Uni. Il s'agirait selon le ministère d'obtenir «une période de transition» avec l'UE pendant laquelle le pays conserverait «un lien étroit» avec l'union douanière européenne, qui permet la libre circulation des marchandises.

«Une approche possible serait d'avoir une union douanière temporaire entre le Royaume-Uni et l'UE», relève le ministère du brexit, précisant que «pendant cette période de transition qui sera négociée avec Bruxelles, le Royaume-Uni cherchera à négocier de nouveaux accords commerciaux ambitieux à travers le monde». Le ministère fait valoir que cette période transitoire offrira «le temps nécessaire (...) pour mettre en place nos futurs accords douaniers», estimant que cela apportera «une certitude aux entreprises et la capacité d'avoir une transition en douceur».

Interrogé sur la BBC, le ministre du Brexit, David Davis, a précisé que cette période de transition pourrait durer «quelque chose comme deux ans» et devrait en tout cas être achevée lors des prochaines élections législatives, prévues en 2022. Les experts estiment extrêmement difficile voire impossible de négocier un nouvel accord commercial entre le Royaume-Uni et l'UE avant que le pays ne quitte le bloc des 27 en mars 2019. Mais l'adhésion du pays à l'union douanière européenne l'empêche de négocier des accords commerciaux bilatéraux. «Nous devrions pouvoir avoir un arrangement nous permettant de négocier (des accords de libre-échange), les signer sans qu'ils puissent entrer en vigueur», a argumenté David Davis.

Bruxelles maintient ses priorités...

 

Le patronat britannique qualifie d'«encourageante» la proposition gouvernementale. «Le temps passe et ce qui importe maintenant, c'est de donner aussi rapidement que possible aux entreprises la confiance nécessaire pour continuer à investir», a déclaré Josh Hardie, directeur adjoint de la principale organisation d'employeurs, CBI. 

Pour le député travailliste d'opposition Chris Leslie, membre du cercle de réflexion Open Britain, partisan d'un maintien dans l'UE, cette proposition d'union douanière temporaire n'est cependant qu'un «voeu pieux». «Il est fantaisiste de prétendre que nous pouvons avoir les échanges commerciaux les plus libres possible et sans conflit avec notre premier partenaire (l'UE, ndlr) alors que le gouvernement reste déterminé à sortir le Royaume-Uni de l'union douanière», a-t-il réagi.

Bruxelles n'a cependant pas modifié sa position. «Nous prenons note de la demande du Royaume-Uni pour une période de mise en oeuvre, et sa préférence en ce qui concerne la future relation, mais nous n'aborderons (ces questions) qu'une fois que nous aurons fait suffisamment de progrès sur les conditions d'un retrait ordonné», a indiqué mardi un porte-parole de la Commission européenne. «Comme Michel Barnier l'a dit à plusieurs occasions, il n'est pas possible de faire du "commerce sans friction" en dehors du marché unique et de l'Union douanière», a-il souligné, ajoutant que l'accord sur la future relation entre les deux parties ne pourra être finalisé «qu'une fois le Royaume-Uni devenu un pays tiers».

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... mais reconnaît «des progrès»

La Commission estime toutefois que la publication par Londres de nouveaux documents précisant ses positions dans la négociation de l'accord de retrait est «une étape positive» permettant de «réellement démarrer la phase 1 des négociations» et de «faire des progrès». Les négociations de sortie de l'UE ont démarré en juin avec trois questions-clefs à trancher en priorité : les futurs droits des citoyens européens installés au Royaume-Uni, le règlement financier du divorce, et la question de la frontière irlandaise. Bruxelles souhaite avancer dans le règlement de ces questions avant toute discussion sur les futures relations.

Interrogé sur le coût de la sortie du pays de l'UE, David Davis a assuré que le Royaume-Uni respecterait «toute véritable obligation internationale». Londres rendra publique mercredi sa position sur la frontière entre l'Irlande du nord et la république d'Irlande, tandis qu'une nouvelle session de négociations est prévue fin août à Bruxelles. L'UE elle-même est en train de préparer une nouvelle série de documents sur ses positions, dont une sur la question douanière, a précisé la Commission, mais sans donner de date sur leur publication.

La prochaine session de négociation est prévue la semaine du 28 août. Ces rounds mensuels qui se déroulent à Bruxelles ont été prévus dans un premier temps jusqu'au 9 octobre, la semaine précédant le sommet des 28 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE qui se tient à l'automne.

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