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Alstom ou l'histoire tourmentée d'un fleuron français

TGV, centrales nucléaires, construction électrique, turbines, ... : depuis sa création, en 1928, Alstom a été au coeur de la modernisation du pays. Mais l'entreprise a connu un destin mouvementé, notamment depuis le début des années 2000.

A l'époque, Alstom accumule les déboires. D'abord, le rachat d'une partie des activités d'ABB se révèle beaucoup moins fructueux que prévu : certaines turbines sont défectueuses et le groupe est contraint de provisionner massivement. D'autre part, les commandes des Chantiers de l'Atlantique se font rares en raison de la concurrence européenne et asiatique et de la faillite d'un de ses grands clients, le croisiériste Renaissance Cruise.

Issu de l'ex conglomérat la Compagnie Générale d'Electricité (CGE) - qui au-delà d'Alstom contrôlait des actifs comme Alcatel ou Nexans - le groupe se retrouve au début des années 2000 en quasi faillite. Patrick Kron prend alors les rênes de l'entreprise et engage une restructuration massive. En trois ans, les effectifs passent de 110.000 à 65.000 personnes.

Recapitalisation

En mars 2004, Nicolas Sarkozy arrive à Bercy et fait d'Alstom sa priorité. Il décide de renflouer l'entreprise via une recapitalisation de 2,2 milliards d'euros. En contrepartie, Bruxelles impose la sortie complète de l'Etat du capital d'Alstom dans les quatre ans ainsi que la vente des turbines industrielles (cédées à Siemens), de la division transmission et distribution d'énergie (Areva) et enfin de son activité de construction navale.

Le plan est un succès. Le cap est mis sur l'international, les commandes repartent et la rentabilité se redresse. En 2006, l'Etat cède les 21 % qu'il possède dans Alstom à Bouygues et réalise une plus-value de 1,26 milliard d'euros.

Echecs commerciaux

Mais Alstom est vite rattrapé par la crise économique et par des déconvenues commerciales. En 2011, notamment, le ticket français SNCF-Alstom voit s'échapper un juteux contrat de près de 7 milliards d'euros accordé par l'Arabie saoudite pour équiper sa ligne à grande vitesse. S'ajoute aussi la crise de l'énergie, une branche qui représente 71 % de son activité.

Les avertissements se succèdent et un nouveau plan d'économies est lancé.

L'énergie sous pavillon américain

En avril 2014, Alstom annonce un nouveau tournant stratégique : la vente de ses activités dans l'énergie à l'américain General Electric. En France, c'est le choc. Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Economie, se fait l'avocat d'une contre-offre de l'allemand Siemens. Finalement, après dix-huit mois de négociations, General Electric gagne et la transaction est bouclée fin 2015.

Le choc Belfort

Alstom, désormais concentré sur le transport, accumule les contrats pour ses usines à l'étranger, mais souffre dans l'Hexagone. Le 7 septembre 2016, il annonce l'arrêt d'ici à 2018 de sa production de trains à Belfort. Suit une forte mobilisation politique et citoyenne. Pour sauver le site, le gouvernement s'engage à passer  commande de 15 rames supplémentaires de TGV .

Aujourd'hui, Alstom s'apprête à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire  en fusionnant avec les activités ferroviaires de son meilleur ennemi, l'allemand Siemens. « Un mariage de raison » mais qui suscite déjà beaucoup d'inquiétudes.

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