Search

L'Insee relève à 1,8% la croissance de 2017

Alors que les marges des entreprises progressent, les gains de pouvoir d'achat des ménages ralentissent.

Bruno Le Maire avait préparé dès dimanche midi les esprits à cette bonne nouvelle. «Je pense que nous ferons mieux, autour de 1,8 % en 2017. J'espère et je souhaite que nous fassions plus que 1,7 %», avait ainsi affirmé le ministre de l'Économie lors du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI» dont il était l'invité. L'Insee, qui tablait jusqu'ici sur une croissance de 1,6 % du PIB cette année, lui a donné raison ce jeudi. À l'occasion de son point de conjoncture d'octobre, l'institut a relevé à 1,8 % sa prévision pour 2017, «du jamais vu depuis 2011». Avec une progression de 0,5 % les quatre trimestres de l'année…

Ce léger regain de croissance est une excellente nouvelle pour les finances publiques puisqu'un point de PIB tricolore entraîne environ 10 milliards d'euros de prélèvement obligatoires supplémentaires. Et ce, alors que le gouvernement Philippe tablait depuis son arrivée au pouvoir sur une croissance de 1,7 % cette année… Il bénéficiera donc d'un coup de pouce bienvenu pour boucler le budget 2017 et ainsi respecter son engagement de revenir à 2,9 % de déficit public à la fin de l'année.

Bon climat des affaires

Plusieurs éléments convergent pour justifier ce regain d'optimisme. D'abord, l'international. La croissance des économies avancées accélère partout. Et la France est bien sûr entraînée dans le sillage de ses partenaires commerciaux. L'Insee table sur une croissance de 2,2 % en zone euro, après 1,7 % en 2016. Aux États-Unis, elle atteindrait 2,1 %, soit 0,6 point de plus en un an. Dans ces conditions, les exportations françaises devraient progresser de 3,3 % en 2017, après 1,9 % en 2016.

«L'industrie profiterait notamment de la tonicité de la demande extérieure et la construction de la forte hausse de demande de logements des ménages»

Ensuite, le climat des affaires en France ne cesse de s'améliorer depuis le début de l'année. Cet indicateur obtenu en interrogeant des chefs d'entreprise a atteint en septembre son plus haut niveau depuis 2011. Dans l'industrie, il touche même un plafond depuis… dix ans!

Cette confiance apparaît justifiée. Sur le terrain, tous les secteurs d'activité seraient bien orientés au deuxième semestre, selon les experts de l'Insee. «L'industrie profiterait notamment de la tonicité de la demande extérieure et la construction de la forte hausse de demande de logements des ménages», détaille l'institut, qui s'attend également à un net redressement de la production agricole et à un retour des touristes, bénéfique pour l'hébergement-restauration et les transports.

L'investissement des entreprises, qui a déjà prouvé sa résilience en résistant à la fin du dispositif de suramortissement en avril, se maintiendrait ainsi à un niveau élevé. Alors qu'elles ont rétabli leurs marges depuis deux ans, les entreprises devraient profiter des taux d'intérêt bas, avant la lente remontée qui s'annonce à partir de 2019.

Les ménages apparaissent en revanche pour l'instant comme les parents pauvres de la reprise tricolore. Leurs gains de pouvoir d'achat devraient légèrement ralentir en 2017 par rapport à 2016 et ne progresseront que de 1,6 % après 1,8 %. Les hausses des salaires ne compenseront pas, en effet, le retour de l'inflation qui, en raison de la hausse des prix de l'énergie, a atteint 1 % en septembre 2017, en nette hausse par rapport à 2016.


Les créations d'emploi en forte baisse du fait des contrats aidés

Au deuxième semestre 2017, l'emploi ne progresserait que de 41.000 postes, après 154.000 au premier trimestre, prévoit l'Insee. Ce décrochage s'explique par la réduction des emplois aidés, budgétée par l'ancienne majorité, qui va plomber l'emploi non marchand en fin d'année. Il reculerait de 46.000 postes quand l'emploi marchand bondirait toujours de 86000 postes. Le gouvernement Valls avait en effet prévu de financer 280.000 emplois aidés en 2017. Après la protestation des élus locaux, Édouard Philippe s'est résolu à en financer finalement 320.000, soit 140.000 de moins qu'en 2016. Le choc de la baisse est concentré sur le deuxième semestre car l'exécutif sortant a consommé 70% de l'enveloppe prévue pour les contrats aidés sur les cinq premiers mois de l'année.

Let's block ads! (Why?)

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/10/05/20002-20171005ARTFIG00257-l-insee-releve-a-18-la-croissance-de-2017.php

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "L'Insee relève à 1,8% la croissance de 2017"

Post a Comment

Powered by Blogger.