
Les acteurs de la finance renvoient la balle au législateur. Alors que les députés La République en Marche (LREM) de la commission des finances de l'Assemblée les avaient invités ce lundi à présenter leurs plans d'action interne pour flécher l'épargne des Français vers les entreprises, ils ont surtout plaidé pour la mise en place de nouveaux produits et des modifications réglementaires.
« Ce matin nous n'attendons pas avec vous un échange réglementaire, fiscal, technique », a pourtant insisté la députée LREM, Amélie de Montchalin lors dudit « grand rendez-vous de l'investissement productif ». L'élue pilote l'initiative de la majorité qui doit permettre de doubler le montant de l'épargne des Français investi dans les fonds propres des PME, en le faisant passer à 10 milliards d'euros par an d'ici à 2022.
La formation des conseillers bancaires en débat
Considérant que le législateur a déjà fait sa part du travail en réformant la fiscalité, les députés de la majorité considèrent en effet que c'est désormais aux intermédiaires financiers d'agir. Aux yeux d'Amélie de Montchalin, ceux-ci, qu'ils soient banquiers, assureurs, gérants d'actifs ou conseillers, gagneraient à travailler davantage ensemble au service des entreprises.
L'élue demande aussi aux professionnels du secteur de mieux aider les épargnants à investir dans les entreprises plutôt que de privilégier les « aubaines fiscales ». Enfin, Amélie de Montchalin considère qu'ils pourraient mieux orienter les entrepreneurs. « Il y a beaucoup, beaucoup à faire pour former les conseillers bancaires dans l'accompagnement des patrons de PME », a-t-elle déclaré.
Revoir le cadre du financement participatif
« Faites confiance aux conseillers bancaires s'il vous plaît », a rétorqué, Nicolas Théry, président de la Confédération nationale du Crédit Mutuel, « dites-leur qu'ils n'ont pas besoin de retourner à l'école! », a-t-il ajouté, précisant que 4,3 % de la masse salariale du secteur bancaire est consacrée à la formation. Faisant écho aux réclamations de la Fédération Bancaire Française , le banquier a déclaré qu'il fallait créer un « vrai produit d'épargne à long terme » en complément d'un produit « d'épargne à risque de type PEA (Plan d'épargne en actions) ou équivalent ».
Plusieurs des acteurs qui se sont succédé à la tribune ont aussi plaidé pour une révision des réglementations encadrant les produits d'investissement actuels. Les assureurs ont ainsi évoqué les évolutions réglementaires qui pourraient permettre de développer un nouveau contrat d'assurance-vie « euro bonifié » .
De son côté, Thomas de Bourayne, directeur général de Tikehau IM, qui détient la plateforme Credit.fr , a plaidé pour l'ouverture du PEA PME au financement en dettes et pour une refonte de la régulation de 2014 encadrant les acteurs du financement participatif. « Cette loi a à peine trois ans et on s'aperçoit qu'elle est déjà beaucoup trop complexe », a-t-il expliqué.
Le débat entre professionnels et représentants de la majorité va se poursuivre. Les élus de la commission des finances de l'Assemblée vont former quatre groupes de travail sectoriels, dans lesquels pourront notamment intervenir les fédérations des acteurs du financement. Les députés comptent faire un « point d'étape » du rendez-vous de l'investissement productif « avant l'été ».
Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a annoncé la tenue le 28 mars prochain d'un forum sur l'investissement en actions.
https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0301188685014-flechage-de-lepargne-les-acteurs-de-la-finance-renvoient-la-balle-au-legislateur-2147083.phpBagikan Berita Ini
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