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Lactalis: «Aujourd'hui, il n'y a aucune centralisation des informations» en cas de rappel de produits

L'usine Lactalis de Craon (Mayenne).

L'usine Lactalis de Craon (Mayenne). — David Vincent/AP/SIPA

  • Bruno Le Maire a estimé que Lactalis était une « entreprise défaillante » dans la gestion de la crise du lait contaminé.
  • Les distributeurs sont aussi pointés du doigt pour avoir continué de vendre des produits alors qu’ils n’auraient pas dû être mis en rayon.
  • L’association CLCV estime que les contrôles annoncés souffriront d’un manque de moyen.

Le feuilleton Lactalis continue. Ce jeudi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a durement taclé le géant agro-alimentaire, qualifié d’« entreprise défaillante » après sa gestion de la crise des laits infantiles contaminés. Les distributeurs n’ont pas été épargnés : nombre d’entre eux ont vendu des produits incriminés alors même qu’ils n’auraient jamais dû se retrouver en rayons.

>> Lire aussi : Quelles enseignes ont vendu du lait contaminé après la date de rappel ?

Pour le président de l’association de consommateurs CLCV Jean-Yves Mano, le scandale doit pousser tous les acteurs de la filière à se remettre en question.

Qui porte la responsabilité de cette vente de produits contaminés ?

Le principal responsable, c’est quand même Lactalis. Aujourd’hui on se retourne contre les distributeurs, mais Lactalis a continué de leur envoyer des lots potentiellement à risque pendant le mois de décembre.

Ils ont une responsabilité majeure, d’autant plus qu’ils avaient détecté de la salmonelle dans l’entreprise [sur des carrelages et du matériel de nettoyage] fin août. La politique de Lactalis, celle du secret permanent sur tout, a duré jusqu’au moment où ils ne pouvaient plus garder le silence.

Mais les distributeurs ne doivent-ils pas aussi se remettre en question ?

Effectivement, quand j’entends dire qu’on met en rayon des produits sans contrôle, je suis désolé, mais la responsabilité du directeur de magasins c’est d’en parler à ses équipes. L’application des décisions de retraits a été défaillante dans plusieurs supermarchés qui appartiennent à des groupes différents, ce qui montre que le problème est global.

Pour y remédier, des protocoles devraient être élaborés en lien avec l’État pour qu’il y ait des protections sanitaires qui soient prises immédiatement. Par exemple, on pourrait systématiser l’affichage des produits retirés à l’entrée des magasins, tout comme l’affichage en rayons.

Bruno Le Maire a annoncé 2.500 contrôles de la DGCCRF (répression des fraudes) dès la semaine prochaine. Cela vous satisfait-il ?

C’est très bien, mais je doute qu’il ait le personnel suffisant pour mener tous ces contrôles. Quand on parle de sécurité sanitaire, c’est là qu’on s’aperçoit que les fonctionnaires sont utiles. L’administration doit aussi réfléchir sur la manière de mieux informer les consommateurs : aujourd’hui, il n’existe aucune centralisation des informations sur les produits retirés en France. Les données sont éparpillées sur plusieurs sites.

Dans un sondage que nous avions mené l’année dernière, près de 77 % des consommateurs interrogés estimaient qu’ils étaient insuffisamment informés en cas de rappel de produits. Pour améliorer la circulation de l’information, ils se disaient prêts à autoriser les enseignes à utiliser leurs données de carte de fidélité – avec les historiques d’achat par exemple – pour être prévenus en cas de problème.

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