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Les syndicats de Pimkie vent debout contre le projet de rupture conventionnelle collective

Pimkie, la chaîne de prêt-à-porter féminin du groupe Mulliez restera dans les annales comme  la première entreprise en France à avoir recours à la rupture conventionnelle collective , nouvelle disposition des ordonnances Macron réformant la loi travail. Lors d'un comité central d'entreprise, ce lundi au siège de Pimkie à Villeneuve d'Ascq près de Lille, la direction de la société a confirmé vouloir supprimer via cette procédure un maximum de 208 postes sur un effectif total de 1.900 salariés dans l'Hexagone. Elle a également annoncé la fermeture de 37 magasins déficitaires en France. A l'étranger, 92 magasins seraient fermés d'ici à 2020.

Un discours « plein de dissonances »

Profitant d'une interruption du CCE les délégués syndicaux, notamment CGT, FO et CFDT, se sont dits « choqués » par ces annonces. Choqués par le nombre important de magasins touchés en France - « on nous avait plutôt parlé d'une quinzaine », a affirmé Valérie Pringuez, déléguée syndicale CGT - mais, surtout, par la ventilation des suppressions de postes : 53 au siège international à Villeneuve d'Ascq, 31 au siège de Pimkie France, 41 à la logistique à Neuville-en-Ferrain, qui a déjà payé un lourd tribut au PSE de 2009, et enfin 83 salariés touchés par la fermeture de 37 magasins en France. « On nous dit que c'est l'international qui plombe les résultats avec un déficit entre 47 et 50 millions d'euros du résultat d'exploitation, alors que la France est en positif, et c'est la France qui est ici le plus impactée avec les trois quarts des suppressions de postes », a remarqué la déléguée CGT.

« Mesures d'accompagnement »

Pour son homologue chez FO, Maley Upravan, le discours de la direction est « plein de dissonances : comment proposer des départs volontaires à des salariés à qui on va imposer la fermeture de leurs magasins », s'est-elle interrogée. FO, CGT et CFDT ont d'ores et déjà annoncé refuser de signer ce qu'ils ne considèrent pas comme une rupture conventionnelle collective mais comme « un plan de sauvegarde de l'emploi caché ». Les syndicats entendent se battre afin d'obtenir un plan de départs volontaires avec un véritable accompagnement et des congés de reclassement, ce qui n'est pas prévu dans une rupture conventionnelle collective. Eric Foucault, directeur général délégué de Pimkie, a cependant déclaré dans un communiqué que la direction prendra « soin, au travers des différentes mesures d'accompagnement, de tous les collaborateurs qui feront le choix de quitter l'entreprise pour mener d'autres projets ».

Résultats déficitaires depuis 2015

La direction justifie ces suppressions de postes et fermetures de magasins par des résultats déficitaires depuis 2015 et une baisse du chiffre d'affaires de 10 % en 2017 par rapport à 2016. Selon nos informations, l'activité aurait déjà chuté de 548,1 à 539,8 millions d'euros entre 2014 et 2016. La chaîne met ces difficultés économiques sur le compte « d'un secteur très concurrentiel marqué depuis quelques années par l'émergence de nouveaux trend-setter internationaux et de leaders e-commerce qui appliquent des stratégies commerciales très agressives et exercent une forte pression sur les prix ». En France, elle avance une baisse de 10 % du budget d'habillement des consommatrices depuis cinq ans. La réunion d'information du CCE était le prélude à quatre réunions de négociation, une première devant commencer ce mardi. La direction espère boucler cette rupture conventionnelle le 5 février prochain. Mais au vu de ce premier CCE et de l'opposition virulente des syndicats, rien n'est moins sûr.

Chez PSA aussi

Chez PSA, la direction des ressources humaines attendait depuis des semaines la parution des décrets de la rupture conventionnelle collective. Les syndicats maison avaient été informés dès la fin de l'automne que le groupe souhaiterait utiliser le nouveau dispositif Macron. Cela devrait bien être le cas - c'est d'ailleurs à l'ordre du jour d'une réunion entre la DRH et les représentants des salariés ce mardi. La RCC va être intégrée dès février à la panoplie de dispositifs de départs volontaires qui existe depuis plusieurs années au sein du constructeur automobile (congés seniors, mobilités externes, congés longue durée...). Selon nos informations, PSA a pour objectif de réduire ses effectifs d'au moins 2.100 postes en 2018, ce qui est devenu la norme en interne. Depuis 2014, le groupe voit son niveau d'emploi fondre de 2.000 à 3.000 personnes par an, et ce sans licenciement sec.

Pimkie totalise 754 magasins dont 321 en France et le reste dans 24 autres pays

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