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Nucléaire : la Chine prête à mettre en service le premier EPR au monde

Enfin ! Après des années de déboires, un premier réacteur EPR est sur le point de démarrer. Il s'agit du premier des deux réacteurs qu'EDF construit à Taishan (dans le sud-est de la Chine) avec son partenaire chinois CGN. Après une dernière inspection de la construction fin décembre, l'autorité de sûreté nucléaire s'apprête à autoriser le chargement du combustible dans la centrale, a fait savoir Emmanuel Macron au deuxième jour de sa visite d'Etat en Chine.

Cette étape, qui devrait intervenir d'ici à la fin du mois, est cruciale : elle marque formellement la mise en service du réacteur même si la connexion au réseau se fera dans six mois environ.

Soulagement pour EDF

Pour EDF, qui détient 30 % de la co-entreprise avec CGN, c'est un immense soulagement. Compte tenu des retards des chantiers de Flamanville (Manche) et d'Olkiluoto (Finlande), l'EPR de Taishan sera le premier réacteur dit de troisième génération à démarrer dans le monde.

Le premier béton a pourtant été coulé à Taishan en 2009, soit presque deux ans après Flamanville et quatre ans après le finlandais. « Le réacteur chinois a bénéficié de l'expérience des deux chantiers européens », explique un industriel. En outre, avec 37 réacteurs en services et 19 en construction, la Chine a fortement gagné en compétence.

« La Chine construit tellement de centrales que la moindre pièce détachée se trouve sur étagère ! », avance-t-on côté français. Quant à l'idée que les Chinois seraient plus laxistes en matière de sûreté nucléaire, Areva et EDF la rejettent fermement : « Aucun incident majeur n'a été recensé en trente ans et les exigences sont les mêmes qu'en France », souligne-t-on en bloc.

Quatre années de retard

Confronté aux défauts français (les cuves et les couvercles de Taishan ont aussi été forgés par Areva), le premier EPR chinois a tout de même accumulé quatre années de retard par rapport à l'accord conclu en novembre 2007.

Sa mise en service - qui devrait être suivi l'an prochain par celle de la deuxième tranche de Taishan - intervient dans un contexte particulier en Chine. Depuis que Pékin a officiellement accordé sa préférence au réacteur AP1000 de l'américain Westinghouse en 2006, le camp tricolore s'est engagé dans une course contre la montre pour tenter de faire preuve de la pertinence de son propre réacteur de troisième génération. L'EPR français pourrait donc de coiffer au poteau la première tranche de l'AP1000 de Sanmen (à l'est de la Chine), qui a lui aussi accumulé retard et surcoûts et qui attend toujours l'autorisation de chargement.

«  Les négociations avec l'administration chinoise sur le prix d'achat de l'électricité produite par les EPR de Taishan sont toujours en cours », indique-t-on chez EDF, qui a investi 1 milliard d'euros en fonds propres dans le projet.

Les chinois poussent leur propre réacteur de troisième génération

Au-delà, CGN a toujours dit qu'il attendait que le premier EPR entre en service, avant d'en commander, éventuellement un ou deux autres. Les déboires actuels de Westinghouse (mis sous faillite) ne sont pas pour déplaire au camp français. Mais les Chinois cherchent également à être autonomes dans le nucléaire et poussent leur propre réacteur de troisième génération, le Hualong.

Pour apporter son financement au projet Hinkley Point (en Angleterre), CGN a obtenu de pouvoir construire son futur réacteur Hualong sur un site d'EDF Energy, qui doit l'aider à le faire certifier par l'autorité de sûreté britannique.

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https://www.lesechos.fr/monde/chine/0301121401687-nucleaire-la-chine-prete-a-mettre-en-service-le-premier-epr-au-monde-2143351.php

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