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Carrefour: Pourquoi le plan social sera plus saignant que ne le dit son PDG Alexandre Bompard

EMPLOI - La bourse avait apprécié. Le jour de l'annonce de son plan de transformation du groupe, le 23 janvier, Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, a vu le cours de son action grimper de 3% en séance.

Suppression de 2400 postes, mais uniquement au siège et sur départs volontaires, ventes des magasins les moins performants, 2 milliards d'euros de réductions de coûts, mais alliance stratégique en Chine et investissements massifs dans le e-commerce.

Tout y est... et même un peu plus. Car derrière ce plan stratégique en bonne et due forme, les suppressions de postes s'annoncent bien plus importantes, comme le dénoncent les syndicats. Ce 5 février, la CGT a ouvert une semaine de manifestations contre le plan Bompard, au Carrefour de Montreuil, à deux pas du siège de la centrale.

Ce plan "est un plan de restructuration pour les actionnaires" dénonce Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, et "la Bourse a salué" l'annonce de ce plan "puisque l'action ne fait que monter depuis".

Alexis Corbière, député France Insoumise de la Seine-Saint-Denis, s'est joint au mouvement.

Pour la CGT, il faut compter sur près de 5000 emplois perdus en France, sur 115.000. Voici pourquoi les estimations des syndicats sont tout sauf farfelues.

  • La vente des ex magasins Dia: jusqu'à 1050 suppressions de postes

Le 23 janvier, Alexandre Bompard a reconnu "sortir du périmètre 273 magasins dont 180 Contact Marché, une enseigne amenée à disparaître. Nous cherchons des repreneurs, et si nous n'en trouvons pas nous fermerons ces magasins", comme le rapporte LSA.

Il s'agit du réseau des magasins anciennement sous l'enseigne Dia, qui "sont en grande difficulté du fait de leur inadaptation à leur zone de chalandise depuis leur passage sous enseigne Carrefour", explique Carrefour.

En réalité, cette cession pourrait se traduire par la perte de 1050 emplois, d'après les informations exclusives du Midi Libre. Le quotidien a eu accès à une liste confidentielle des magasins menacés de fermetures: le total s'élève à 352 (Carrefour Contact, Contact marché, et City).

Parmi eux, 79 doivent passer en franchise, ou en location gérance. Pour les 273 restants, le document indique "fermeture"...

"Pour l'ensemble de ces magasins, la première étape, c'est vraiment de rechercher des repreneurs, a confié Carrefour au Midi Libre, et, s'il n'y a pas de repreneur, il y aura effectivement des fermetures de magasins, et on privilégiera le reclassement des salariés (...) Au niveau national, nous avons l'ambition de reclasser la moitié des salariés concernés au sein du groupe dans le cadre d'un Plan de sauvegarde des emplois, précise-t-on encore chez Carrefour.

Entre les franchises et les fermetures, jusqu'à 1400 postes pourraient sortir du périmètre de Carrefour, selon la CGT.

  • L'automatisation des stations-services: 1000 emplois en jeu

C'est un aspect passé inaperçu du plan de transformation, ni spectaculaire, ni très novateur. Alexandre Bompard a en effet décidé d'automatiser les stations-services du groupes. Plutôt que de payer à la caisse, tout se fera à la pompe, carte bancaire en main, comme c'est le cas chez beaucoup de ses concurrents.

Ce serait anodin si Carrefour ne comptait pas plus de 2000 stations essences en France. Bout à bout, ce sont bien 1000 emplois qui sont en jeu, selon la CGT.

Même s'ils sont reclassés dans le magasin attenant à leur pompe dans l'immédiat, il y a peu de chance qu'ils viennent s'ajouter aux effectifs dans le long terme. Le turn-over se chargerait rapidement de mettre les comptes à l'heure.

  • Hypermarchés: réduction des surfaces de vente, réduction des effectifs?

Avec un parc de plus de 240 hypers, pour 2,2 millions de mètres carrés de surface de vente, la réduction annoncée d'au moins 100.000 mètres carrés peut sembler secondaire. Pourtant, cela représente près de 5% de surface de vente en moins.

On ne sait pas encore ce que deviendront ces surfaces. D'après LSA, elles pourront être cédés aux galeries commerciales, ces magasins situés dans l'entrée des hypers, ou à des corners de marque, c'est-à-dire gérés par des entreprises extérieures. Fnac-Darty, l'ancien groupe dirigé par Alexandre Bompard, est forcément cité pour renforcer l'électroménager et la high tech.

Là encore, les syndicats ont du mal à croire qu'une réduction aussi importante des surfaces de vente ne se traduise pas bientôt par une réduction d'emplois chez Carrefour.

  • Et aussi 1200 suppressions d'emplois en Belgique...

Cela ne concerne pas la France, pourtant le plan Bompard agit au-delà de nos frontières. Le 25 janvier, deux jours après l'annonce de 2400 suppressions de postes en France, Carrefour Belgique a annoncé envisager 1233 suppressions à son tour, dont 1053 en magasins, soit plus de 10% de son effectif total.

Deux hypermarchés "déficitaires", dans la banlieue de Liège et à Genk, vont fermer. Des annonces qui ont entraîné un vaste mouvement de grève dans les magasins belges.

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