
Après des mois de faible volatilité, ponctués par des hausses ou des baisses dépassant rarement 1 %, les bourses mondiales viennent d'enregistrer l'une des pires semaines de ces dernières années. Jeudi soir, elles perdaient pas loin de 6.000 milliards de dollars de capitalisation depuis le pic atteint le 28 janvier. Soit une baisse de 6,81 %.
La sanction a été particulièrement forte pour Wall Street . Vendredi en fin de journée, le Dow Jones perdait 6,90 % en cinq séance, un choc plus violent qu'en août 2015. C'est la plus forte baisse du marché américain depuis octobre 2008. Depuis le 26 janvier, la correction est significative : -10,84 % pour le Dow Jones et - 10 % pour le S&P 500. L'Asie et l'Europe ne sont pas épargnés. L'indice Nikkei a plongé de 8,13 % cette semaine et de 11,4 % depuis le 23 janvier, alors que l'indice chinois CSI 300 a chuté de 10,08 %, sa plus forte baisse depuis août 2015. En Europe, l'indice CAC 40 a aussi perdu 5,33 %, sa plus mauvaise semaine depuis janvier 2016.
Une correction technique
Une correction brutale qui trouve son origine dans un mélange de phénomènes techniques et psychologiques, plus que dans les fondamentaux économiques.
Il y a d'abord la purge qui s'opère sur les opérations spéculatives qui portaient sur la faiblesse de la volatilité sur les marchés. « Si les épisodes de baisse sont plus violents de l'autre côté de l'Atlantique, c'est vraisemblablement en raison du poids des stratégies « low volatility » et des excès haussiers de ces derniers mois », explique Tangi Le Liboux chez Aurel BGC, les positions n'étant plus « tenables en raison du réveil de la volatilité », un réveil qui n'est pas « anodin ».
Il y a ensuite, les craintes des investisseurs concernant une accélération de la remontée des taux d'intérêt des banques centrales. Il y a une semaine, la hausse des salaires aux Etats-Unis sur le mois de janvier avait provoqué des doutes quant à la politique monétaire de la Fed. En fin de semaine, c'est la Banque d'Angleterre qui a jeté de l'huile sur le feu en prévenant qu'elle pourrait augmenter ses taux plus vite que prévu.
Deux autres phénomènes ont aussi pesé sur Wall Street en fin de semaine : les craintes d'un shutdown aux Etats-Unis (vite évacuée vendredi) et la baisse du prix du pétrole.
Charles ST-Arnaud chez Lombard Odier rappelle aussi que « plusieurs investisseurs sont assis sur des bénéfices importants après une année de forts rendements », ce qui a sans doute favorisé les prises de bénéfices.
Selon UBS, 23 corrections de marchés haussiers (pertes boursières de l'ordre de 10 à 20 %) ont eu lieu depuis 1940.
Quid de la tendance haussière
« Des corrections, Wall Street en a connu depuis le début de la phase haussière, qui a démarré en 2009. Cela fait assez longtemps. Un simple regard sur le profil du S & P 500 sur la période fait déceler huit corrections de marché avant l'actuelle. Elles n'ont souvent pas laissé beaucoup de souvenirs, puisque la tendance haussière a repris derrière » rappelle Hervé Goulletquer à la Banque postale AM.
La question est donc bien de savoir si les actions pourront repartir de l'avant. Et Hervé Goulletquer reste confiant : « il est sage de relativiser ces inquiétudes en pointant la force de la croissance économique mondiale, une inflation toujours faible et des réglages monétaires qui resteront accommodants pour encore un certain temps ». Un avis partagé par UBS : « la bonne nouvelle est que les perspectives fondamentales de l'économie demeurent inchangées et positives. On observe également très peu de signes de contagion des actions vers d'autres classes d'actifs ou vers l'économie réelle ».
Mais David Lafferty n'hésite pas à jouer la mouche du coche : « certes les fondamentaux sont bons et même très bons aux Etats-Unis avec la réforme fiscale, le problème c'est que le prix des actions reflétait déjà cette force de l'économie. Ce n'est donc pas parce que l'économie va bien que les actions vont monter. » Selon lui, si la hausse attendue des profits des entreprises peut encore soutenir la tendance, il n'y a en revanche plus de place pour une hausse des multiples de capitalisation. Même après la chute de 10 % du S&P 500, le PE de l'indice reste à un niveau élevé de 16,64 fois ses bénéfices par action estimés à fin 2018. Impact de la réforme fiscal inclus...
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