Après la frénésie d’embauche pendant la pandémie de Covid-19, le temps des licenciements : Google est le dernier géant de la tech américaine à annoncer un plan massif de réduction d’effectifs. Douze mille emplois vont être supprimés, a indiqué, vendredi 20 janvier, Sundar Pichai, le patron de sa maison mère, Alphabet.
« Au cours des deux dernières années, nous avons connu des périodes de croissance spectaculaire. Pour accompagner et alimenter cette croissance, nous avons embauché pour une réalité économique différente de celle à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui », écrit le PDG, qui assure « assumer l’entière responsabilité des décisions qui [les] ont conduits ici ». Des excuses classiques pour ces entreprises technologiques qui ont grossi de manière excessive lors de l’essor provoqué par le Covid-19, mais qui sont aujourd’hui frappées par le ralentissement économique.
Google, qui souffre de la chute de la publicité, avait augmenté ses effectifs, en moyenne, de plus de 15 % chaque année de 2014 à 2021, pour atteindre 157 000 salariés dans le monde. Les conditions de départ sont bonnes pour les critères américains : les salariés toucheront leurs bonus 2022, deux mois de préavis, quatre mois au moins d’indemnités, six mois d’assurance-maladie et une aide pour ceux qui, en quittant l’entreprise, perdent leur visa américain.
« Nous adapter pendant le Covid »
Le premier moteur de recherche mondial suit la destinée de la plupart des géants de la tech : Microsoft, frappé par le recul des investissements logiciels des entreprises, a annoncé la suppression de 10 000 emplois, mercredi 18 janvier, alors qu’il avait atteint 220 000 salariés, en juin 2022. C’est sa première réduction d’effectifs depuis 2014.
Amazon, le géant de la distribution, qui avait embauché quelque 800 000 salariés en 2020 et 2021 pour répondre à la demande de commerce en ligne, licencie aussi. La firme fondée par Jeff Bezos compte environ 300 000 salariés « corporate » (hors centres de distribution) sur un total de 1,6 million.
« Pendant le Covid, notre priorité absolue était de nous adapter pour répondre aux besoins de nos clients, tout en garantissant la sécurité de nos employés. Je suis incroyablement fier du travail de cette équipe pendant cette période », s’est justifié Doug Herrington, chef de la vente au détail d’Amazon dans un mémorandum cité par CNBC. L’entreprise va supprimer 18 000 emplois dans sa main-d’œuvre « corporate ».
Mais c’est chez Meta que les coupes ont été les plus fortes, avec 11 000 suppressions d’emplois annoncées en novembre 2022. Après un comportement désinvolte lors d’une conférence avec des analystes financiers et l’annonce de 23 milliards de dollars (21,2 milliards d’euros) de pertes cumulées dans le métavers, Mark Zuckerberg n’avait pas le choix.
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