
« Les résultats 2017 que nous présentons aujourd'hui démontrent la nécessité de mettre en oeuvre sans délai le plan de transformation de Carrefour » affirme Alexandre Bompard dans le communiqué publié ce mercredi. Et pour cause : le résultat net part du groupe plonge dans le rouge, avec une perte 531 millions d'euros, contre un bénéfice de 746 millions en 2016.
Faut-il en déduire que le PDG passe les comptes à la paille de fer pour mieux faire accepter le plan de transformation annoncé le 23 janvier qui prévoit 2.400 suppressions de postes et la fermeture de 273 magasins de proximité ? Pas tout à fait.
La concurrence est rude
Le résultat 2017 est impacté par des charges exceptionnelles équivalentes à 1,3 milliard d'euros. Ce chiffre comprend les dépréciations du « goodwill » de la filiale italienne (pour 700 millions environ) et des ex-magasins Dia de proximité fermés (300 millions). Le solde correspond à des coûts de réorganisation engagés en 2017 dans les différentes activités, a indiqué le directeur financier Matthieu Malige lors d'une conférence téléphonique. Le coût du plan de transformation annoncé le 23 janvier dernier sera lui comptabilisé dans les comptes 2018.
Il n'en reste pas moins qu'une fois déduites ces charges, le résultat net, donc « ajusté » baisse de 25 %, à 773 millions. Le résultat opérationnel courant, bon indicateur de la santé du modèle économique, perd, lui, 15 %, à 2 milliards, comme annoncé en janvier. La concurrence est rude et la guerre des prix pèse sur les marges, particulièrement en France. La marge opérationnelle courant du groupe est passée de 3,1 % en 2016 à 2,5 % en 2017.
En Amérique latine (Brésil et Argentine), ce ratio, bien qu'en légère baisse en raison de la conjoncture argentine, s'établit à 4,5 %. Dans l'Hexagone, il n'est que de 1,9 %. En un an la marge a baissé de 1 point. Les pertes opérationnelles des magasins ex-Dia (150 millions) ont en outre grevé le résultat de la maison mère française. Cet investissement dans les prix a à peine soutenu les ventes qui n'ont progressé que de 0,8 % en 2017 à périmètre comparable.
Pour l'ensemble du groupe le chiffre d'affaires, toujours en comparable, ne gagne que 1,6 %, contre 3 % en 2016.
Dividendes en actions
Seule hausse, petite, au milieu de cette litanie de baisses : l'Asie. Grâce au dynamisme confirmé de la filiale de Taïwan et en raison de la réduction des coûts opérée en Chine - où l'activité demeure difficile - le résultat opérationnel de la zone redevient positif, à tout juste 4 millions d'euros, contre une perte de 58 millions en 2016.
Pour inverser la tendance au niveau du groupe, Alexandre Bompard compte sur son plan de transformation et notamment sur les 2 milliards d'économies en année pleine annoncés pour 2020, principalement grâce à une nouvelle optimisation des achats... Les investissements vont également baisser un peu.
Compte tenu des résultats difficiles de 2017, le conseil d'administration de Carrefour a opté pour la fourchette basse du taux de distribution de dividendes, à 45 %. Le dividende diminue donc de 34 % en valeur absolue, à 0,46 euro par action. Laurent Berger, le patron de la CFDT, avait appelé à « une année blanche » pour mieux financer le plan de départs volontaires en cours. Les actionnaires, déjà pénalisés par la baisse du cours en Bourse, ne sont pas allés jusque-là. Même s'il faut rappeler qu'en 2016, en matière de dividendes ils se sont rémunérés à 70 % en nouvelles actions et non pas en cash. Un choix qu'ils conservent pour 2017.
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