Le premier ministre Édouard Philippe a confirmé lundi que le gouvernement aura recours aux ordonnances pour mener à bien la réforme du rail. Certains syndicats ont d'ores et déjà appelé à la grève.
Vétusté du réseau, retards, dette abyssale... Le premier ministre Edouard Philippe a dressé un sombre constat de l'état de la SNCF. «La situation est alarmante pour ne pas dire intenable. Les Français, qu'ils prennent ou non le train, payent de plus en plus cher pour un service public qui marche de moins en moins bien», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, ce lundi, en préambule de l'annonce de sa réforme de l'entreprise ferroviaire. Avant de détailler ce à quoi le gouvernement allait s'attaquer, le locataire de Matignon a coupé court à certaines inquiétudes en précisant d'abord ce que cette réforme ne serait pas. Il a ensuite expliqué comment il allait la mener à bien et donné les grandes lignes du calendrier. Voici ce qu'il faut retenir.
Le gouvernement promet de ne pas toucher aux petites lignes
Contrairement aux préconisations du rapport de l'ancien PDG d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, Édouard Philippe a affirmé qu'il refusait d'engager «une réforme des petites lignes». «Je ne suivrai pas le rapport Spinetta sur ce point. On ne décide pas la fermeture de 9000 km de lignes depuis Paris sur des critères administratifs et comptables. Dans bien des territoires, le rail est au cœur de la stratégie des régions pour le développement des mobilités», a souligné le locataire de Matignon.
Pas de privatisation
Sur le statut de l'entreprise, Edouard Philippe écarte l'idée du rapport Spinetta de transformer la SNCF en société anonyme. En revanche, comme le préconisait l'ancien patron d'Air France, Matignon a bien l'intention de transformer le statut de l'entreprise, «en société nationale à capitaux publics.» Cette réforme ne «prépare pas la privatisation de la SNCF: la SNCF est un groupe public qui porte des missions de service public. Elle est dans le patrimoine des Français et elle y restera», a assuré le premier ministre.
La fin des recrutements au statut de cheminot
Sur ce point encore, Matignon suit les conseils du rapport Spinetta. Le premier ministre a annoncé qu'«à l'avenir», il n'y aura plus de recrutement au statut de cheminot. «Aux nouvelles générations, aux apprentis, à tous ceux qui veulent s'engager dans la SNCF, nous disons qu'ils bénéficieront des conditions de travail de tous les Français, celles du Code du travail. À l'avenir, à une date qui sera soumise à la concertation, il n'y aura plus de recrutement au statut», a-t-il déclaré en présentant sa réforme du système ferroviaire. Et pour ceux qui travaillent déjà à la SNCF, ils conserveront leur statut. Sur ce point, le début des concertations est prévu début avril.
Le gouvernement va recourir aux ordonnances
Pour mener à bien cette réforme, le gouvernement compte bien recourir aux ordonnances, qui permettent d'éviter de longs débats au Parlement. L'objectif: faire voter les «principes clés» de la réforme «avant l'été». Pour cela, à la mi-mars, le gouvernement va déposer un projet de loi d'habilitation au Parlement. «Nous voulons aller vite sans escamoter pour autant la concertation ou le débat parlementaire», a plaidé le premier ministre, qui souhaiterait réduire «le contenu des ordonnances aux seuls aspects techniques». Certaines organisations syndicales ont d'ores et déjà menacé de déposer un préavis de grève reconductible.
(Avec agences)
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